Weedie Braimah : The Hands of Time

Weedie Braimah : The Hands of Time

Ropeadope

Né au Ghana mais établi en Illinois, Weedie Braimah est un des joueurs de djembé les plus renommés du monde. Ceci est son premier album et « The Hands of Time » est aussi le nom du groupe qui l’accompagne. Groupe qui doit bien inclure une dizaine de membres mais il y a aussi de nombreux invités dont des chanteurs et chanteuses ainsi que Trombone Shorty sur un titre. Mais bonne chance pour lire les détails sur le livret, même avec une loupe c’est d’une de ces difficultés ! Celui qui a conçu ce lettrage s’est tiré une balle dans le pied ! Résumons donc le brassage musical proposé en signalant qu’il y a de nombreux instruments traditionnels africains associés avec tout ce que la musique contemporaine peut proposer. Du moog au violon en passant par les guitares électriques (parfois proches des Talking Heads) et les synthés. Le jazz-rock est aussi convié (« Express Train to Bamako ») mais sur la plage suivante ce sont des sonorités orientales, avec violons, qui sont proposées. Diversité donc. On passe ainsi du jazz au rap, au funk, à l’afrobeat, au gospel, à de la soul et à du spoken words assez insignifiant (« Bongo Genie »). Mais il y aussi des instants de grâce comme cette longue complainte (« When Clouds Kissed 2/5/15 ») ou cette irrésistible rythmique qui accompagne « Send for Me ». Et de l’incongru avec des choses surprenantes tel ce « Rompe el cuero » typiquement sud-américain et qu’on dirait importé du Buena Vista Social Club ! On mélange aussi les langages : l’universalité de l’anglais est rejointe par des langues africaines. Et partout il y a l’incontournable djembé. Jusque dans la ballade « Sworn to the Drum » qui clôt cet album et où dominent le piano et les violons. Cet album est aussi très long, près de septante minutes, sans doute pour mener à la transe lors d’une prestation en public où Weedie Braimah et son groupe doivent être d’une belle efficacité. C’est parfois moins évident ici.

Claudy Jalet