Ylian Canizares : Habana-Bahia

Ylian Canizares : Habana-Bahia

Planeta Y. / Xango Music Distribution

Née à Cuba il y a une quarantaine d’années, Ylian (prononcez Dji-liane) s’est installée en Suisse en l’an 2000, mais toujours elle est restée fidèle à la musique et à ses racines sud-américaines. Actuellement elle enseigne le violon à l’école de jazz de Lausanne, mais son instrument de prédilection lui a permis d’apporter des notes, des sonorités bien spécifiques et a ainsi renouvelé cette musique afro-cubaine brésilienne souvent typée. Ylian est également dotée d’une superbe et douce voix et ses talents de compositrice sont bien évidents sur ce cinquième album publié sous son nom. Ce qui différencie essentiellement cette musique d’une certaine world typique de ces pays, ce sont les nombreuses touches de jazz, de classique, de reggae, d’électro samba pop (« Bembé ») voire même un peu de celtique (« Guerreiro ») qu’elle distille au fil des neuf plages. Des ambiances feutrées parcourent aussi un album qui nous fait passer par diverses sensations. Il y a du sensuel, du chaloupant, un côté immédiat, des titres dansants, de la joie, de la plénitude… Derrière elle, on retrouve des choristes, des chanteurs qui apportent une belle diversité et même du spoken words (via la voix grave et sexy de Tigana Santana sur « La gloria eres tu »). Elle-même rappe un peu sur la plage titulaire ! Au niveau des instrumentistes accompagnateurs, il y a des claviéristes, de formidables guitaristes, une basse, des marimbas, un vibraphoniste et de nombreuses percussions cubaines et brésiliennes. Sur « Dame ese beso », elle nous surprend avec cette étrange mais captivante fusion reggae / tango sur laquelle apparaît un accordéon ! Et je voudrais aussi souligner l’efficacité des divers guitaristes qui se succèdent au fil des plages, ils ne sont pas sans me remémorer les solos de Carlos Santana, disons première époque. Mais je pense aussi que toutes ces percussions influencent mes dires envers Santana, le groupe. Une mention spéciale aussi pour la plage finale (« Motumba ») sur laquelle Ylian nous montre toute l’étendue de son talent en se mettant plus particulièrement en évidence en alliant violon et chant avec perfection mais aussi chaleur. Je ne connaissais pas cette artiste donc je parlerai d’une magnifique découverte qui permet de nous extraire des nombreux clichés associés à la world de ces pays.

Claudy Jalet