Jasper Hoiby Planet B : What It Means to Be Human
« I think that we have to begin to have a conversation (…) ». D’emblée, Jasper Hoiby pose les fondements d’un débat qui nous touche, nous les humains. Les thèmes sont connus : le changement climatique, les conflits, l’économie qui dérape, … Et cette question cruciale, « qu’est-ce que ça signifie d’être un humain aujourd’hui ? ». La musique panse les blessures, elle contribue aux rassemblements, elle véhicule le plaisir. Mais elle peut (elle doit) aussi être le support du message, ce dont Jasper Hoiby ne se prive pas.
Reconnu comme étant l’un des meilleurs contrebassistes de la scène londonienne (bien qu’il soit danois d’origine), membre de Phronesis, l’un des groupes les plus influents du jazz moderne, Jasper Hoiby jouit d’une belle notoriété… mais il ne s’en contente pas. Il lit. Il lit beaucoup, et nous fait part de ses inquiétudes en fondant le groupe Fellow Creatures, après avoir découvert le travail de la journaliste canadienne Naomi Klein (« Tout peut changer », « La stratégie du choc », …).
« What It Means to Be Human » est le deuxième volet d’un projet qui devrait au final inventorier quatre albums enregistrés sous l’intitulé « Plan B », un trio qui comprend également Josh Arcoleo au saxophone ainsi que le batteur Marc Michel. La musique ? Belle, jazz-punk, âpre, entrecoupée de textes que l’on doit à l’activiste Ruby Sales, à l’éthologue Jane Goodall ou encore à l’écrivaine Grace Lee Boggs, auxquelles Hoiby rend ici un bel hommage. Ainsi que Krista Tippett, fondatrice du programme radiophonique « On Being », dont la voix magnifie les textes présents ici.
Il y a la force du discours, il y a la force de la musique, magnifique de liberté, désarmante… Humaine !