Emmanuel Baily, quand la cigogne noire…

Emmanuel Baily, quand la cigogne noire…

Emmanuel Baily – Night Stork

Quand la cigogne noire prend son envol, la nuit tombant…

Avec son projet “Night Stork”, Emmanuel Baily nous propose des alliances de sonorités subtilement mariées : guitare acoustique et oud du Syrien Khaled Aljaramani, clarinette de Jean-François Foliez et cornet à bouquin du Français Lambert Colson, emmenés, bousculés par les poly-rythmes de la batterie de Xavier Rogé. Avec l’envol de sa cigogne noire, il nous propose un voyage dans le temps (d’un poème soufi du XIIIe siècle aux Feuilles Mortes, d’une Aria de Bach à Pat Metheny), mais il nous invite aussi à découvrir d’autres cultures (Goma, Sahel Al Mumtanah) : en ces temps de repli sur soi, de climat de peur soigneusement entretenus, l’invitation n’est pas anodine.

Propos recueillis, la veille du concert par Claude Loxhay

Photos de Robert Hansenne

 

Présenté lors d’une carte blanche au Gaume Jazz Festival, “Night Stork” est un album mûrement réfléchi, reflet de tout un parcours…

La proposition de carte blanche est arrivée au moment où l’enregistrement sur le label Igloo était en train d’être réalisé. Il se fait que Jean-Pierre Bissot m’a proposé de faire la présentation de ce projet auquel je pensais depuis longtemps. Le disque a été enregistré entretemps. C’est vrai que j’ai mûrement réfléchi le répertoire et j’ai essayé de faire la synthèse de différentes expériences et de trouver une façon de décliner mon identité musicale.

Tu as opté pour une savante alliance de sonorités. Pourquoi avoir choisi l’oud ?

J’ai choisi l’oud parce que j’ai fait la connaissance de Khaled Aljaramani dans le cadre d’un séminaire à l’abbaye de Royaumont. On a eu l’occasion de travailler ensemble dans le projet “Alefba” de Fabrizio Cassol et puis j’ai eu aussi un coup de cœur pour la personnalité et le plaisir de jouer ensemble. Le mariage avec l’oud m’a plu tout de suite. Ce qui m’intéressait dans ce projet-ci, c’était le fait qu’autour d’un même matériel, de fortes personnalités et des styles très différents, des façons d’improviser et d’ornementer pouvaient se marier, au travers d’instruments d’époque ou contemporains, des instruments géographiquement et chronologiquement complètement disséminés.

Dans le choix d’un musicien syrien, il y a un message humaniste d’ouverture…

C’est sûr qu’il faut se rapprocher, il faut absolument comprendre la culture des autres : les citoyens sont d’accord sur cette question mais le sujet est complexe, ce qui est vrai aussi, c’est que, de façon souterraine, il y a toute une série d’enjeux géostratégiques qui sont cachés par les États, qui sont le fait de volontés américaines ou européennes : le contexte politique et géopolitique est terrifiant, il est implacable. Une des réponses qu’on peut donner, c’est de faire en sorte que les gens se rapprochent au travers de la musique, se parlent et se comprennent mutuellement.

Le choix de la clarinette était peut-être plus évident : tu croises Jean-françois Foliez au sein d’ l’Orchestra Vivo de Garrett List…

Je connais Jean-François depuis de nombreuses années et puis c’est une personnalité pour laquelle j’ai énormément d’affection. C’est un musicien capable de jouer énormément de choses différentes, un musicien avant tout d’oreille qui s’est formé à la musique de chambre mais qui est, avant tout intuitif, et qui a la musique dans la peau comme peu de musiciens que je connais. Il est tout le temps dans la musique, il joue tout le temps : sa sensibilité, sa musicalité et son ouverture d’esprit m’intéressaient.

Il a aussi un quartet avec Xavier Rogé : il y a donc des complicités naturelles…

Je pense que Jean-François et Xavier se sont rencontrés au travers d’une maquette qu’on a réalisée ensemble chez Pascale, l’ingénieur du son du groupe. On a réalisé cette maquette parce que je voulais déjà poser certaines choses, me rendre compte de ce qui se passait. Jean-François a ainsi engagé Xavier dans son quartet Playground qui va être enregistré, lui aussi, sur le label Igloo.

Il a aussi des attaches à la musique baroque avec Music 4 A While…

C’est exact. Mais Jean-François n’est pas le seul à avoir des attaches avec la musique classique. C’est le cas de Lambert Colson, musicien baroque et pour qui la musique de Bach est très présente : il a participé à toute une série de projets qui ont rencontré la musique de Bach. Mais ce qui m’intéressait, c’était de faire un arrangement spécifique de cette Aria que tout le monde connaît, une partition pour clavier que j’ai arrangée pour instrument à vent, ce qui donne un éclairage différent. Comme je l’ai indique dans le livret, l’idée d’un OVNI qui passe lentement dans le ciel.

Comment as-tu choisi le cornet à bouquin, un instrument ancien un peu oublié ?

Moi-même, je ne connaissais pas vraiment l’instrument, j’en avais vu quelques exemples avec Jean Tubéry, un des musiciens baroques les plus connus qui utilisent cornet à bouquin, saqueboute et autres instruments anciens : c’est des instruments vraiment attachés à un répertoire et à une époque. J’ai fait la connaissance de Lambert à l’abbaye de Royaumont, en même temps que Khaled : j’ai sympathisé avec lui, j’ai découvert son instrument. Je me suis dit que c’était une sonorité vraiment exceptionnelle qui, dans ma conception d’orchestration, s’harmonisait parfaitement à la clarinette. Ce qui est particulier, c’est que l’émission du son se fait dans une toute petite embouchure, de la même façon que pour les trompettes. Le corps de l’instrument est très particulier, taillé dans du bois entouré par du cuir. Il est joué avec des trous qui sont bouchés par les doigts comme une flûte à bec. C’est très particulier comme instrument.

Dans le groupe, Xavier Rogé fait un peu figure d’électron libre…

Xavier apporte énormément, dans la mesure où il fait circuler l’énergie par sa position de rythmicien, de batteur comme de percussionniste, il propose des virtualités rythmiques en permanence. Ce n’est pas un batteur qui va dire : “Moi, je fais un 4/4 du début à la fin ou bien je fais ce style de pattern de rythme jusqu’au bout.” Il est tout le temps en train de chercher, pour lui-même mais aussi pour la musique, des idées d’orchestration. Xavier, c’est aussi un orchestrateur et un polyrythmicien : il fait circuler l’énergie de cette façon-là, par sa sensibilité musicale.

Et toi, quelles guitares utilises-tu ?

J’utilise deux guitares : ma guitare “jazz”, une guitare de luthier avec un son plus chaud, avec des cordes flat wound (filé plat) : je m’en sers pour un registre plus jazz. Et puis j’ai une guitare “folk” qui me donne une aura plus acoustique pour certains morceaux.

Les compositions originales sont le reflet de certains voyages : c’est le cas de Goma…

Le thème Goma est lié à un voyage en Afrique, en République Démocratique du Congo. J’ai composé cette musique-là sur place, de façon assez naturelle, le thème est venu spontanément et c’était une manière de rendre un peu compte des sensations que j’ai eues sur place parce que la situation de cette ville, comme le contexte géopolitique dans lequel elle se trouve, sont très présents : la richesse de la nature, de l’environnement naturel qui est flamboyant, avec la présence d’un volcan, d’un lac qui possède des poches de gaz potentiellement dangereuses… Haroun Tazieff en avait fait le diagnostic à l’époque. Et puis, il y a la situation de l’abandon de l’État et de la pression économique exercée par les pays voisins, tout cela fait de cette zone une véritable poudrière. C’est un endroit très particulier où, en même temps, les gens ont une énergie dingue et une positivité étonnante : il y a là un foyer culturel où j’ai rencontré de fortes personnalités.

Sahel Al Mumtanah, c’est le côté oriental, la musique arabe avec un poème chanté par Khaled…

Avec un poème exactement, c’est une idée de Khaled. Moi, j’avais envie que Khaled chante parce qu’il a une voix magnifique. Je lui ai proposé de chanter sur ce morceau, on l’a travaillé ensemble à Lyon. Et il a proposé de réciter un texte d’un poète soufi du XIIIe siècle : Busiri. Il chante ce poème, c’est l’occasion d’avoir un climat très oriental, un morceau très calme qui tranche avec la composition suivante.

C’est-à-dire Bossa de l’hiver, emmené par Xavier…

Oui, il a un long solo dans ce morceau. Il impose un rythme très différent du morceau précédent dans lequel c’est Khaled qui a une grande place. Ce sont deux morceaux qui sont liés par l’énergie, par la structure mais ce sont des climats différents.

Au niveau rythmique, ce morceau peut évoquer l’univers d’Aka Moon…

C’est fatal, c’est une influence que j’ai eue et que j’ai toujours. Fabrizio est un musicien avec qui j’ai eu la chance de travailler et Xavier a eu fréquemment l’occasion de remplacer Stéphane Galland : il n’y a pas beaucoup de batteurs qui peuvent en dire autant. C’est une musique qui nous a tous influencés, une musique qui vient de Steve Coleman. Fabrizio a été influencé par Steve Coleman mais aussi par son background musical de musicien européen. Par la force des choses, beaucoup de musiciens de jazz en Belgique ont été influencés par Aka Moon pour un temps ou durablement.

Qu’as-tu voulu exprimer au travers d’East Coast West Coast?

Je voulais exprimer l’idée que nous cinq dans ce projet-ci, on a la même possibilité de s’exprimer librement d’un point de vue stylistique, autour du matériel harmonique des mélodies et de pouvoir découvrir, comme cela, les courants de chacun, leur langage, leur histoire. Je voulais qu’ils puissent s’exprimer librement, c’est une manière d’exprimer nos racines, de rapprocher les cultures. C’est ma manière à moi d’exprimer ce désir de rapprochement des cultures qui est si compliqué pour nous en ce moment.

Enfin, il y a Night Stork qui donne son titre à l’album. Dans le texte de pochette, tu dis que c’est un rappel de l’époque de Wang Wei, ton premier groupe…

C’est vrai parce qu’à l’époque où je me servais des poèmes de Wang Wei, poète, peintre et musicien chinois du 8e siècle, pour trouver mon inspiration, l’image de la cigogne noire prenant seule son envol dans la nuit était très présente. Dans ce groupe, nous avions un répertoire basé uniquement sur des poèmes qui n’étaient pas dits mais qui suggéraient des images parmi lesquelles celle de la cigogne était récurrente. On dit d’ailleurs en Chine que, sur le dos de la cigogne, si tu regardes bien, tu verras un immortel. La cigogne a une symbolique très forte. C’est une manière de me souvenir de tout cela, parce que ce groupe reste très présent dans mon esprit, même s’il n’existe plus. Dans tous les cas pour l’instant mais on a l’intention de travailler sur un nouveau répertoire bientôt avec Xavier, Marine (Horbaczewski) et Laurent (Meunier). Mais on est tous très occupé : Xavier vient de passer 5 ans avec Ibrahim Maalouf et Marine est très occupée avec Michel Massot et Tuur Florizoone.

En dehors des compositions personnelles, il y a une Aria de Bach : une référence à la classe de musique de chambre de Jean-Pierre Peuvion ?

Non, pas spécialement, c’est vrai que, lors de mes études au Conservatoire de Liège, je suis passé par la classe de Jean-Pierre Peuvion et que, dans ces classes de guitare, musique de chambre ou d’improvisation avec Garrett List, j’ai gardé un goût de l’arrangement, des orchestrations un peu inaccoutumées, simplement pour que les sonorités soient inhabituelles et les émotions nouvelles. C’est le principe de base : une orchestration et une musique originales peuvent apporter des émotions nouvelles, c’est ce que j’essaie de faire. Et puis, je me sers du matériel, de la façon de composer, en partant de mon goût pour la musique baroque mais aussi de l’énergie du jazz contemporain et de structures rythmiquement plus complexes.

Tu as aussi écrit une version complètement revisitée des Feuilles mortes…

En fait, j’ai gardé le souvenir de cette version d’Yves Montand qui chante le couplet avant de chanter le refrain: “Ah je voudrais tant que tu te souviennes…” Cette version m’est restée, c’est un standard archi connu mais je ne suis pas vraiment un jazzman qui connaît tous les standards par cœur. J’en connais quelques-uns mais je n’ai pas de pratique assidue de cette tradition. Je n’oserais pas d’ailleurs faire un disque voué aux seuls standards de jazz, ce que Jean-François pourrait faire beaucoup plus facilement. Comme Montand, je suis donc parti du couplet, je me suis intéressé à l’harmonie et je me suis dit : “Tiens, si j’essayais d’écrire un arrangement en faisant une sorte de décomposition de la chanson”. Et puis, petit à petit, l’arrangement s’est étoffé. Le thème est quand même venu, Jean-François fait une improvisation sur le thème, alors que moi, je fais une impro sur le couplet et, au centre, il y a une improvisation de Xavier.

L’album se termine par deux solos : Letter From Home de Metheny et Bron-Yr-Aur de Jimmy Page…

C’est comme deux amours : Led Zeppellin, c’est mon groupe fétiche de la fin de l’adolescence et de la période de la vingtaine. Il y a des concerts qui sont non seulement époustouflants de par le jeu de guitare de Jimmy Page que j’aime beaucoup et qui est un compositeur que j’aime bien, mais aussi grâce à John Bonham, un batteur qui a marqué son époque par la puissance de jeu et la musicalité, même si on ne joue plus comme cela maintenant. Et John Paul Jones, terrible bassiste et claviériste et Robert Plant… J’ai toujours adoré Led Zep. J’ai un amour pour les groupes anglais comme Radiohead, les Beatles. Quant à Pat Metheny, c’est un guitariste dont je ne connais pas toute la discographie mais beaucoup de choses que j’entends, j’adore. Notamment l’album “Quiet Night” sur lequel il joue d’une guitare baryton : c’est splendide. Il y a des albums qui sont peut-être un peu kitch mais il a une carrière tellement gigantesque : il a tout fait, joué avec tout le monde. C’est un fabuleux guitariste. Et puis, ces thèmes je les ai joué aussi à mes enfants…

En concert, le répertoire change-t-il ?

Il y a de nouvelles compositions qui viennent tout doucement, de nouveaux thèmes. Khaled vient d’écrire une composition pour le groupe. On est en train de travailler sur de nouvelles choses. Il y a une chanson de Thom Yorke, mais on essaye de rester fidèle au répertoire de départ puisque ce sont des concerts de présentation de l’album : on joue à Verviers, Liège et Wavre.

Mais l’aventure se poursuivra au-delà de ces concerts ?

Oui, au-delà de ces concerts, on jouera à Aix-en-Provence, dans le cadre du festival d’art lyrique, en juillet prochain et puis d’autres concerts doivent se mettre en place pour organiser une tournée. J’espère notamment jouer au Canada.

Ce projet ne reflète-t-il pas l’enseignement décloisonné du Conservatoire de Liège ?

En tout cas, moi je n’ai connu que l’enseignement du Conservatoire de Liège. C’est vrai que j’ai découvert qu’il y avait une grande ouverture d’esprit, que certains à l’époque, mais les choses peuvent avoir changé, ne trouvaient pas à Bruxelles ou à Mons. Il y a chaque fois des spécificités, le Conservatoire de Bruxelles a sa propre spécificité et, à Liège, c’est vraiment la musique contemporaine, avec des professeurs comme François Deppe, Jean-Pierre Peuvion, Fabian Fiorini, Vincent Jacquemin, Izumi Okubo, des professeurs que j’ai eus à l’époque. Et Garrett List bien sûr, et Henri Pousseur en tant que directeur : il y a eu un esprit d’ouverture et de créations hybrides de musique contemporaine, un peu jazz puisqu’il y a eu les Séminaires de Jazz que, moi, je n’ai pas connus. Mais aussi une pratique assidue de la musique de chambre dans le répertoire contemporain.

Cet esprit d’ouverture, tu le retrouves dans Orchestra Vivo de Garrett List…

Oui, je le retrouve dans Orchestra Vivo auquel je participe. C’est encore une autre aventure parce qu’on est 35 musiciens, qu’il y a derrière toute l’histoire de l’orchestre européen et qu’on ne joue que les compositions des membres de l’orchestre. C’est encore un autre volet de l’institution liégeoise.

Toi-même, tu as écrit une composition pour l’orchestre, Ranad’s Dance…

Oui, il y en a même quatre maintenant, mais seule Ranad’s Dance figure sur l’album, une composition d’inspiration orientale. On est allé travailler en Thaïlande avec Wang Wei. Ce Ranad’s Dance est né à cette époque, a mûri et j’ai décidé d’en écrire une version orchestrale pour Vivo.

Dernièrement, tu as fait partie aussi de Kind of Pink, l’univers d’un autre groupe pop…

Oui, avec Philippe Laloy. Avec Kind of Pink, on a eu pas mal de concerts en Belgique, au Canada, en France, en Suisse et là, on va terminer par quelques concerts aux Pays-Bas et en France le printemps prochain pour boucler la tournée. C’est une façon acoustique de revisiter la musique de Pink Floyd. Et puis, il y a eu Alefba et Conference Of The Birds de et avec Fabrizio Cassol. On a pas mal joué avec Alefba et enregistré un album. Avec Conference Of The Birds, il y a eu quelques concerts à Bruxelles, au Senghor et à Flagey notamment, pour la Semaine du Son, deux soirs dans le grand studio, avec un vidéaste qui a réalisé un film sur lequel la musique venait se superposer en live. On a eu peu d’occasions de jouer Conference Of The Birds mais on sera, fin août, au festival Les Inattendues à Tournai. On a aussi été jouer à l’abbaye de Royaumont et on a enregistré un album qui doit sortir sur Outhere, le label de Fabrizio.

Dans Conference Of The Birds, tu joues avec un autre guitariste, Bert Cools qui utilise beaucoup d’effets…

Oui, des effets, des pédales, des laptops, il retravaille les sons : il a une connaissance très étendue de toutes ces techniques. Il va très loin dans sa construction sonore, son son, un son très complexe. Il joue terriblement bien. Il est hyper doué, hyper intelligent, artistiquement très sensible. C’est un musicien archi-doué qu’on retrouve dans des tas de projets comme l’orchestre de Bruno Vansina ou Urbex d’Antoine Pierre.

Sinon, Wang Wei pourrait redémarrer ?

J’en ai discuté avec Marine. J’ai vraiment envie de relancer un nouveau répertoire mais après la tournée de Night Stork.

 

Le concert au Centre Culturel “Les Chiroux” (27/11) 

Certes il ne faut pas se priver de l’album, fidèle miroir d’un projet parfaitement abouti, mais voir le groupe en concert est encore une autre aventure. De l’Aria de Bach aux Feuilles mortes (ici, avec refrain chanté par Emmanuel) et aux compositions originales, chaque morceau s’ouvre sur de nouvelles improvisations, de nouveaux solos de chacun. Le concert, c’est aussi l’occasion de découvrir le fameux cornet à bouquin : en fait, ils sont deux. Le premier, incurvé, est recouvert de cuir. Le second est droit, taillé directement dans le bois : c’est le cornet muet. Pour Goma, une surprise. Le quintet accueille deux invités venus de RDC : l’un danseur, l’autre chanteur (Benji Kasaï). Aux titres de l’album, viennent aussi s’ajouter une chanson de Thom Yorke (avec partie chantée par Emmanuel) et un duo oud-guitare sur une mélodie composée par Khaled. Un voyage autour du monde et à travers le temps.

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