Jérémy Dumont, post resurrection

Jérémy Dumont, post resurrection

Jérémy Dumont, post resurrection !

Jérémy Dumont commence par étudier le violon, dès l’âge de 5 ans. La rencontre avec le piano, devenu son instrument principal, se déroulera bien plus tard, à 12 ans, en suivant l’enseignement de la concertiste Karin Lechner, mais aussi pendant ses études secondaires, dans l’option piano classique, au Conservatoire Arthur Grumiaux de Charleroi. Jérémy Dumont va aussi compléter sa formation dans le domaine de l’improvisation avec Thomas De Prins, à l’académie Jacques-Dalcroze. Il va dès lors s’orienter vers le jazz, et passera une année au Jazz Studio d’Anvers, en participant à de nombreux stages en Belgique et à l’étranger. Il poursuivra aussi des cours privés de piano classique avec Geneviève Vandermeulen, mais également de jazz avec Ivan Paduart et Eric Vermeulen. Ces rencontres, avec de grands noms du piano jazz belge, l’amènent à s’inscrire au Conservatoire Royal de Bruxelles où il suivra les cours d’Eric Legnini.

C’est à Tel Aviv (!) que notre collaborateur Étienne Payen, entre autres auteur de La Dépression Positive, a eu l’occasion de rencontrer son compatriote Jérémy Dumont. L’entretien que nous publions ici fait suite à la chronique du premier album du Jérémy Dumont Trio, “Resurrection”, mise en ligne le 12 octobre dernier, et dont voici les premières phrases d’introduction :  “Quel infime plaisir de découvrir un musicien qui au travers de son premier opus prend sa place d’emblée, et avec brio, sur la scène du jazz belge, tout en manifestant un immense désir de découvrir différents courants musicaux. Palme d’Or donc pour saluer l’arrivée de « Résurrection », le premier album du pianiste belge Jérémy Dumont. Après avoir terminé le Conservatoire de Bruxelles, voici deux ans, avec Grande Distinction faut-il le préciser, Jérémy a eu la sagesse d’attendre quelques mois avant de se lancer dans l’aventure de la production musicale.” La suite de la chronique ICI

Nous nous sommes vus en 2012 pour notre première interview. Qu’y a-t-il de changé dans votre vie privée depuis cette date ?

Tout d’abord, j’ai terminé le Conservatoire. Ensuite, j’ai rencontré la femme de ma vie et nous avons eu un enfant qui a maintenant dix mois. Il s’appelle Aaron. Tout cela a complètement changé ma vie.

Quelle est l’influence de cette naissance sur votre métier ?

Et bien, c’est très inspirant. La naissance et la période précédant celle-ci étaient une grande source d’inspiration. Cela m’a donné un coup de maturité en une fois. On ne devient pas parent et il n’y a pas d’école pour cela. On devient parent lorsque l’enfant arrive. Aujourd’hui, mon rythme de vie a totalement changé et s’est inversé, et je dirais même que ce n’est que du positif. Si on arrive à bien gérer tout cela, c’est très enrichissant. Je ressens les choses complètement autrement et je me surprends à être ému par des choses qui ne me touchaient pas du tout auparavant.

Qu’avez-vous fait depuis le Conservatoire ?

Le Conservatoire est la base de tout, de la création et de nombreuses rencontres. C’est aussi l’occasion de jouer avec quantité de musiciens de styles tout à fait différents. Au Conservatoire, on a tout le temps de se consacrer à la musique et de ne penser presqu’uniquement qu’à cela. Depuis que j’ai terminé, je me sens vraiment musicien avec tout ce que cela comporte comme prises de risques et d’obligations. J’ai eu beaucoup de chances : celle de prendre le temps de composer, d’écouter, de réfléchir. En soi, c’est une véritable liberté !

Pensez-vous avoir acquis une sorte de maturité en trois ans ?

Non, évidemment on n’a jamais terminé et on a toujours à apprendre. Mais aujourd’hui, je me sens complètement actif et je vis totalement mon métier de musicien.

Comment se répartit la journée d’un musicien de jazz ? Y-a-t-il des moments de composition et d’autres pour l’interprétation ?

Il y a le temps de la préparation du concert, qui peut durer quelques jours et même quelques semaines. Personnellement, c’est une période que j’adore. En ce qui me concerne, pour la composition, il n’y a pas vraiment de moments précis. Certains musiciens le font peut-être, mais pas moi. Soit, j’ai une musique en tête qui me suit et me poursuit et je vais tout-à-coup l’exploiter dans une nouvelle création. Soit j’entends une harmonie qui me plaît et que je vais complètement travailler et adapter à ma sauce. Je travaille le piano tous les jours et il y a des moments où en m’installant, mon cerveau va comprendre une tonalité, une expression musicale et je vais me mettre à improviser à partir tout simplement de cette harmonie. Il faut laisser le temps au cerveau de se mettre en marche, d’entendre quelque chose que je devine, et là, je vais commencer à le travailler mais c’est souvent en partant d’une improvisation.

Pouvez-vous nous expliquer « Resurrection » le titre de l’album ?

« Resurrection » porte bien son nom parce qu’en réalité c’est la conclusion de toute une étape de la vie, de tout ce qu’on a appris comme jeune talent et maintenant de partir vers le milieu professionnel. Ne plus être un espoir du jazz mais devenir un talent confirmé. La période des études du Conservatoire est un temps super protégé en réalité. Avec la sortie de ce premier album, on a réellement les pieds dans le plat, dans la vie. C’est certainement un moment plus effrayant et en même temps c’est la période la plus intéressante parce que c’est le moment de passer de la théorie à la pratique. « Resurrection” parce qu’il marque la fin d’une tranche de vie symbolisé par mon mariage, la grossesse de ma femme durant l’enregistrement et la naissance de mon fils deux mois après la fin de cette session. Enfin, parce que c’est le titre d’un de mes morceaux préférés de l’album.

Qu’espérez-vous avec cet opus ?

J’espère que ce sera ma première bonne carte de visite. J’espère que cela va faire décoller le disque et que cela donnera envie à d’autres labels de signer avec nous et de m’offrir certains contrats. Cela, c’est le côté commercial de la chose, le côté carte de visite. Mais bon, moi je suis déjà dans les compositions d’un prochain futur album. C’est normal, moi je suis un créateur, compositeur et j’ai même envie de jouer avec d’autres musiciens. Soit certains que je connais déjà ou d’autres que je vais seulement rencontrer. J’ai envie de rester dans le jazz, de faire des morceaux plus modernes en quintette ou à nouveau en trio.

Quelques explications de titres ?

Aaron parce que c’est le nom de mon fils. Blues For Tilou car Tilou est le nom de mon chien. Matkot est une référence à un sport quasi national en Israël qui se joue sur la plage avec des raquettes et dont le bruit avec la balle est assez caractéristique. Le morceau est d’ailleurs écrit sur un rythme binaire. Toute personne ayant déjà été sur une plage d’Israël ne peut que bien comprendre ce morceau. One Day correspond au moment de la grossesse de ma femme et au jour où forcément l’enfant allait paraître.

Et si on demandait pour une fois à l’artiste de parler de son album et de le définir. Qu’en diriez-vous ?

La question n’est pas évidente en effet. C’est un album de jazz moderne qui a subi différentes influences de musiciens comme Avishai Cohen, Herbie Hancock ou Wayne Shorter. C’est un enregistrement qui va surtout permettre de découvrir Jérémy Dumont, ses créations et son univers personnel.

Dans quelle catégorie de jazz placeriez-vous “Resurrection” ?

C’est assez difficile car le style est assez varié, on y retrouve du swing, du blues, des tonalités hip-hop , pop et même des sonorités ethniques d’influences bulgares. Grâce à cette variété, chacun pourra y trouver probablement son bonheur et une musique qui lui correspond. On n’est pas dans la worldmusic mais entre celle-ci et le moderne. Mais on n’est pas vraiment dans le jazz classique.

En quoi cet album est différent des autres albums de jazz ?

La palette de couleur est assez large avec pas mal de prise de risques dans la composition, dans l’interprétation et les diverses influences des compositions. Celui qui aime le jazz l’appréciera probablement et les novices de cette musique prendront -du moins je l’espère- plaisir à le découvrir.

De quoi êtes-vous spécialement fier dans cet album ?

( sourire gêné). Je trouve qu’on a bien travaillé et suis heureux d’avoir composé des morceaux comme Resurrection ou Matkot. Ma cohésion avec les trois autres musiciens était parfaite.

Et si vous pouviez y changer quelque chose ?

J’aurais probablement pris le temps de plus respirer, d’être un peu plus zen et moins la tête dans le guidon. De prendre du recul par rapport à la pression que je me suis mise. D’imaginer de croire qu’on attendait ce premier album. Pas forcément faire mieux mais me poser moins de questions. Mais c’est le premier et j’en tiendrai compte pour les suivants. On souhaite faire quelque chose de parfait ou supposé l’être car on a l’habitude d’écouter de grands maitres du jazz dont le travail frôle régulièrement la perfection. A l’image de Keith Jarrett ou de Chick Corea, mais reconnaissons qu’ils ont d’autres moyens aussi.

Parlez-moi du temps de l’enregistrement ?

On est resté trois jours en studio. Mais le vrai travail est en amont. Après avoir suffisamment joué en concert, le trio se sent prêt à enregistrer, à mettre sur plaque les morceaux qu’il possède déjà et ceux qu’il va inévitablement écrire spécialement pour l’album. Ensuite il faut quelques mois pour réserver un studio d’enregistrement.

Quel est la principale difficulté de sortir un album en 2015 ? L’argent ?

Dans notre cas, l’album est auto produit. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de label derrière tout cela. Cela demande donc pas mal d’argent et c’est un pari risqué. Car aujourd’hui, peu de gens achètent encore des disques en magasin. Les albums se vendent principalement sur Internet et sur des plateformes musicales ou en vente directe dans les concerts. Seuls les puristes achètent encore l’original car ils aiment posséder l’objet. Il faut des fonds nécessaires avant de commencer pour payer le studio, les musiciens de l’album, le pressage et les photos de la pochette, le graphisme. Ensuite vient la post production du cédé. Enfin la recherche des dates pour les tournées des concerts. N’ayant pas d’agent, je dois faire comme beaucoup de mes collègues musiciens un peu tout moi-même et cela me prend énormément d’énergie. Tout cela est assez stressant. L’avantage d’une auto-production est d’avoir une plus grande marge bénéficiaire et l’album étant terminé, nous cherchons maintenant un distributeur. Un grand label qui pourrait l’insérer dans son circuit de vente. Ce label ne prend en réalité pas beaucoup de risques, le produit étant terminé. A nouveau, cela demande beaucoup d’énergie car chaque firme a ses propres critères techniques et exigences pour intégrer un album dans leur propre catalogue. Mais le plus important est d’être visible, et présent sur la scène et dans les médias.

JEREMYDUMONT.COM

Comment se sont déroulées les rencontres avec les musiciens de l’album ?

J’ai rencontré le batteur Fabio Zamagni au Conservatoire et nous sommes restés très liés. C’est un excellent musicien avec lequel je m’entends superbement bien. Au plus nous jouons ensemble, au plus nous nous a apprécions. Il m’a même accompagné au Conservatoire pour mon examen final qui reste un moment de grosse pression. Victor Foulon est le contrebassiste. Nous nous sommes également rencontrés au Conservatoire et nous étions dans la même classe. Au départ, il était guitariste et puis du jour au lendemain, il s’est mis à la contrebasse. C’est un trio composé de trois amis et l’harmonie se passe merveilleusement bien. D’ailleurs, on doit ressentir cette osmose d’être ensemble dans l’album « Resurrection »

Comment un musicien peut-il décider de jouer avec un autre musicien qu’il ne connaît peut-être pas personnellement ?

C’est simple, prenons l’exemple de Fabrice Alleman qui est d’une autre génération. Je lui ai posé la question pour sa participation à l’album, envoyé les bandes et il a répondu par l’affirmative. Les considérations matérielles viennent seulement après avoir ressenti cette envie de jouer ensemble. « Est-ce que la musique va me parle et vais-je amener quelque chose en plus à cette musique ? » C’est le type de questions q’un musicien de qualité se pose face à une proposition de collaboration. Fabrice Alleman est un musicien que je désirais spécialement avoir et lors de la composition des morceaux, j’imaginais le son du merveilleux saxophone de Fabrice. Et ce avant même de lui envoyer les démos pour voir si il avait envie de jouer avec nous. J’entendais parfois le soprano à certains moments du morceau.

Est-ce qu’à ce moment là celui qui est invité à un enregistrement suit fidèlement les décisions du responsable de l’album? Comme un acteur suit un metteur en scène ?

Oui, mais les choses peuvent évidemment être discutées. Avant d’enregistrer un morceau, nous parlons énormément de quelle partie peut-être interprétée ou jouée d’une manière différente. Nous parlons beaucoup. Fabrice a fait des suggestions, certaines que nous avons gardées, d’autres pas. C’est un échange et on n’était pas du tout dans le rapport de professeur à élève.

Jérémy Dumont - Fabio Zamagni - Victor Foulon

Pourquoi ne pas avoir enregistré cet album plus tôt ?

Parce que pendant longtemps, on se pose la question de se lancer ou pas. « Est ce que je vais me griller ou pas ? » C’est ce qui me correspond bien car je suis quelqu’un qui se pose énormément de questions. Il n’est pas facile de faire un album quand on n’a pas de directeur artistique et que tous les morceaux ont été pensés par mon équipe et moi-même. Nous n’avons pas eu ce directeur artistique qui aurait jeté un regard sur notre travail et qui parfois aurait modifié la petite virgule changeant parfois tout. Ce sera une chose à prévoir lors de nos prochains enregistrements. J’avais envie depuis le Conservatoire d’enregistrer quelque chose et nous sentions que nous étions prêts.

Le Jazz peut paraître à certains très compliqué à écouter. Est-ce qu’on a envie, lorsque l’on est pianiste de composer des choses très simples ?

Oui, bien sûr, lorsque j’écoute du Gainsbourg ou du Charles Trenet, je suis toujours subjugué par la qualité et la simplicité de l’orchestration. Ce qui n’est pas le cas des chanteurs actuels qui ont un environnement plus électronique ou formaté qu’autre chose. Avant, on avait même des big bands comme orchestration où des orchestres symphoniques pour accompagner un chanteur. Tout était écrit et ciselé avec beaucoup de précision. C’est une musique qui me parle. Moi je veux bien qu’une chanteuse pop vienne me demander de l’accompagner pour son album. Je serais partant avec grand plaisir.

Si vous deviez comparer votre musique à celle d’un compositeur, quel serait pour vous le sommet de la référence ?

J’adore la musique classique. Pour moi, Rachmaninov est le sommet en musique classique. Et Francis Poulenc également. En jazz, évidemment Bill Evans, Chick Corea et Herbie Hancock, car ce sont des musiciens qui depuis bien longtemps ont élargi leur palette de musiques et ont touché à tant de registres avec toujours autant de talent. Brad Melhdau et Winton Marsalis m’inspirent énormément .

Jérémy Dumont Trio @Club JACQUES PELZER

Est-ce qu’il y a un endroit au monde ou une salle de concert qui seraient pour vous, synonyme de réussite ?

Oui, évidemment, le “Village Vanguard” à New York.

Un nom de musicien belge qui vous enthousiasme énormément ?

Erik Vermeulen est un pianiste que j’adore, Eric Legnini aussi. Michel Herr car c’est un de nos rares musiciens à jouer à « l’américaine ». A la trompette : Jean-Paul Estievenart. Richard Rousselet aussi qui est d’une génération plus ancienne mais, dès les premières notes, on sait que c’est lui qui joue. C’est important, pour un musicien d’avoir un style reconnaissable dès la première seconde. Comme saxophoniste, Ben Sluys ,Fabrice Alleman et Nicolas Kummer dans la jeune génération. Comme contrebassiste belge, Philippe Aerts bien sûr c’est un choix, une référence ainsi que Sal La Rocca.

 Pourquoi les Belges ne jouent-ils pas comme les Américains? Plus fort, plus ferme, plus dans le rythme ?

En toute modestie, j’aurais tendance à jouer comme ça, à la manière de Joey Calderazzo qui pour moi, reste une référence. J’aime cette manière de jouer ces impulsions. Pour moi, ça c’est le jazz. On sent que ces musiciens ont l’habitude de jouer et qu’il faut envoyer du lourd. Tout en réalité est dans l’intention… En réalité, c’est cette musique qui est typiquement New-Yorkaise, comme celle d’ Aaron Goldberg… ça part, ça frappe et voilà, on n’a pas le temps de discuter. C’est en somme plus violent. C’est le jazz à l’état pur et c’est celui que personnellement j’adore. Le but n’est pas forcément d’aller vivre à New York, mais d’aller passer quelques semaines là-bas ne pourrait être que bénéfique pour moi. Mais bon, soyons honnête, il n’est pas facile de vivre de la musique à New York, même les grands musiciens ne sont pas très bien payés. Mais par contre, aller là-bas pour jouer avec d’autres musiciens et faire de nouvelles rencontres artistiques, ne pourrait être que bénéfique. Rencontrer des musiciens et les faire venir en Europe pour jouer avec eux et même enregistrer avec eux, ça c’est aussi du positif.

Comment se passe justement cette vie d’artiste ?

Le statut d’artiste n’est pas facile, il n’est pas toujours aisé de vivre de son art. De manière concrète, il faut une grande maison pour pouvoir mettre un piano. Cela demande beaucoup de place et pas mal de sacrifices. Et le temps de création n’est payé non plus.

Y-a-t-il parfois, des baisses de moral, des moments de doute et de remise en question ?

Non certainement pas, je n’imagine pas de faire un autre travail. Je préfère être parfois dans des difficultés que faire un travail que je n’apprécie pas. Je n’ai jamais pensé mettre la musique de côté. J’ai déjà pensé de cumuler avec d’autres choses, mais j’ai réalisé que ce n’était pas possible. La musique se fait à plein temps, ce n’est pas un hobby. Je travaille le piano tous les jours pendant des heures et des heures. Des heures de transcription et c’est ça qui me fait avancer, qui me fait vivre.

Dans l’interview précédente,il y a plusieurs années, vous me disiez votre envie d’aller vers d’autres choses, comme des musiques de films. Qu’en est-il ?

Peut-être pas de musique de films, mais j’ai déjà fait de la musique de télé-film. Je fais aussi parfois de la musique de pub. Ce n’est pas toujours facile, car le monde de la publicité est un milieu fermé avec des “vedettes confirmées” qui ne laissent pas la place aux autres. Mais bon, il faut se faire un nom, petit à petit, un jour à la fois.

Comment vous voyez vous dans dix ans ?

J’espère que dans dix ans, je ne serai plus dans l’auto-production et j’espère que j’aurai toujours la même envie qu’actuellement. Cette envie bouillante de faire de la musique tout le temps, de composer et de créer de nouvelles choses. Quand j’entends de la musique qui déchire, ça me prend la tête directement, ça me rend fou. J’espère que dans dix ans cela tournera bien pour moi et pour les autres projets.

La question traditionnelle pour terminer l’interview.

Si je vous donnais une baguette magique. Qu’en feriez-vous ?

La réponse est simple, aujourd’hui, je ferais simplement décoller le trio, faire la première partie de Chick Corea, tout simplement.

Propos recueillis par Etienne Payen

Photos de Robert Hansenne