Southern Blues Night 2016
Southern Blues Night, Théâtre de Heerlen (NL)
Samedi 19 mars, une nouvelle nuit torride nous attend à Heerlen. Année après année, la programmation musicale de ce festival de blues et de soul parvient à se maintenir à un niveau exceptionnel. De plus, cette année on fêtait le vingtième anniversaire de ce rendez-vous incontournable, avec une affiche plutôt affriolante : Shakura S’Aida et Super Chikan, Chris Beard, Little Mack, Boo Boo Davis, Champagne Charlie, sans oublier des groupes de jeunes talents comme les Ragtime Rumours, Lloyd Spiegel et Rootbag, le tout réparti sur 2 grandes scènes et quelques lieux annexes, en une seule soirée !
Après-midi d’anthologie
Dès 16h, plusieurs artistes à l’affiche participaient, dans un local du théâtre, à l’enregistrement d’une émission produite par une radio locale. On a ainsi pu y voir et entendre la chanteuse Shakura S’Aide et son groupe, pour une sorte de répétition générale d’avant concert. Shakura était sobrement vêtue de noir et enturbannée. Sa voix chaude et sensuelle a de suite réchauffé les nombreux spectateurs qui s’étaient déplacés malgré un après midi glacial. James ‘Super Chikan Johnson, chanteur et guitariste du Mississippi, était lui aussi au rendez-vous avec Robert Vossen (basse) et Fat Harry Dorth (guitare). Super Chikan nous a opportunément rappelé qu’il est aussi pianiste à ses heures, et nous a ainsi gratifié d’un solo de piano intense et festif. Une belle surprise.
James “Super Chikan” Johnson
Premier concert de la soirée à 19h15, avec les Ragtimle Rumours, au Theater Café, avant la montée sur scène, à 19h45 de Super Chikan & The Dynaflow, dans une vaste Limburg Zaal archicomble ! “Super Chikan” a déployé un show énergique et rythmé, tout à fait habituel pour le Mississippi blues urbain et moderne, un style qui n’a pas manqué d’enchanter le public enthousiaste.
Junior Mack
Il est 20h45, le moment est venu de changer de salle, pour se rendre dans la Rabo Zaal, un espace habituellement dédié au théâtre et au cinéma, avec des sièges (bienvenus) pour le show de Junior Mack, entouré par Blind B & The Visionnaires. Junior Mack est un guitariste moderne et chevronné, une des chevilles ouvrières du Heritage Blues Orchestra, avec Chaney Sims (chant) et Bill Sims Jr.(guitare). Rappelons ici qu’il joue régulièrement avec Gov’t Mule, Warren Haynes et les Allman Brothers. Autrement dit, ici, à Heerlen, il va se livrer à un festival de blues rock de haut niveau, dominé par des solos de guitare torrides et lancinants.
Boo Boo Davis
Bien que résidant à East Saint Louis, depuis plus de 50 ans, Boo Boo Davis est resté un musicien de blues Mississippi traditionnel et rural emblématique. Ses morceaux sont lancinants et répétitifs, parfois jusqu’à la transe africaine. Il n’a eu aucune peine à conquérir le public, arrivé en masse, dès le début du concert, à 22h30. Ce fut un triomphe. D’aucuns n’hésiteront d’ailleurs pas à comparer Super Chikan, ce bluesman moderne, au style dominé par les rythmes urbains, rock ‘n’ roll inclus, à Boo Boo, cet autre musicien du Mississippi, au style musical plus rural et traditionnel.
Shakura S’Aida
Shakura monte sur scène dès 23h45, dans la Limburg Zaal, en point d’orgue d’une journée riche en émotions, par la grâce des talents artistiques à l’affiche de cette édition anniversaire du Southern Blues Night. Grande silhouette, très mince, en tenue sexy – pantalon cuir ultra-moulant et hauts talons vertigineux – Shakura apparaît dans un look d’enfer, à mille lieues de sa tenue discrète et décontractée de l’après-midi. Sur scène, elle est extravertie, elle chante, elle danse, elle se déhanche, elle gémit de manière lascive, portée par son orchestre qui est composé de musiciens professionnels. En plus de son charisme indiscutable, Shakura se donnera à fond pour un public rapidement conquis, le tout, au ravissement de sa mère qui l’a accompagnée pour assister à ce show.
On se souviendra longtemps de cette édition jubilaire du Southern Blues Night, et, rendez-vous est déjà pris pour une vingt-et-unième nuit d’enfer, en 2017.
“God have mercy on me…” !
Robert Sacre (texte + photos)