Terrasson – Belmondo, Mother

Terrasson – Belmondo, Mother

Jacky Terrasson – Stéphane Belmondo, Mother

IMPULSE

Jacky Terrasson et Stéphane Belmondo étaient faits pour se rencontrer. D’un côté, le pianiste de 52 ans qui a étudié à Berklee, a longtemps résidé aux Etats-Unis où il a croisé nombre de musiciens américains, tels Jesse Davis, Wallace Roney, Javon Jackson, Eddie Harris ou Cindy  Blackman. Il a aussi formé un solide trio avec le batteur Leon Parker  et le contrebassiste Ugonna Okegwo (albums “Reach” et “Lover Man”). De l’autre, le trompettiste de 50 ans qui a étudié aux Conservatoires d’Aix et Marseille, formé un quintet avec son frère Lionel (albums “Infinity live”, “Hymne au soleil” et “Influence” avec Youssef Lateef en invité), a croisé Chet au New Morning (d’où son album hommage “Love for Chet” chroniqué sur jazzaroundmag), a fait partie du big band Lumière de Laurent Cugny (“Yesternow”) et croisé la crème des pianistes français : René Urtreger, Maurice Vander, Alain Jean-Marie, Michel Graillier et notre Eric Legnini national (“Wonderland”).

Les voici réunis pour un duo intimiste tout en complicité empathique, comme l’ont fait, avant eux, Chet Baker avec Paul Bley, Enrico Rava avec Stefano Bollani, Kenny Wheeler avec John Taylor, Paolo Fresu avec Uri Caine ou Martial Solal avec Dave Douglas. Pour ce “Mother”, 14 titres, trois compositions de Terrasson (Hand in hand, Mother, Fun Keys), une de Belmondo (Souvenirs), deux courtes compo-impros (Pic Saint-Loup, Pompignan), des classiques (Lover Man, In Your Own Sweet Way de Brubeck, You Don’t Know What Love Is et, pour débuter sur une note gorgée d’émotion le First Song de Charlie Haden, qui fut immortalisé tant par Chet que par Stan Getz), deux musiques de film (Les Valseuses de Grappelli et la très belle Chanson d’Hélène composée par Philipe Sarde pour Les Choses de la vie, une mélodie reprise sur “Love for Chet”, mais aussi par Phil Abraham sur l’album “Fredaines”), enfin deux chansons au tempo revisité (You Are The Sunshine Of My Life de Stevie Wonder et Que reste-t-il de nos amours de Trenet). Au total, un répertoire tout en douce nostalgie (First Song, La chanson d’Hélène). Une complicité naturelle entre, d’une part, le piano de Terrasson, tantôt lyrique (Mother), tantôt bluesy (Fun Keys) et, de l’autre, le bugle à la sonorité de velours (First Song, La chanson d’Hélène, Mother, Souvenirs), la trompette bouchée (Hand In Hand, In Your Own Sweet Way, Les Valseuse, You Don’t Knout What Love Is) ou non de Stéphane Belmondo.

On retrouvera les deux musiciens, lors du prochain RALLYE JAZZ04, au Théâtre de Liège, le dimanche 27 août prochain, à 20 h., en compagnie d’une solide rythmique liégeoise, composée de Sal La Rocca et Antoine Pierre : une rencontre dont on attend beaucoup.

Claude Loxhay