Sohnarr, Coral Dusk
Durant quatorze années, Patricia « Sohnarr » Vanneste a tenu le rôle de violoniste au sein de la formation flamande Balthazar. Dans l’ombre presque, du moins dans une semi-obscurité car ce groupe pop a connu un beau succès (principalement en Flandre), les festival prestigieux (Rock Werchter, Pukkelpop) et les tournées internationales. La décision de quitter ce cocon a été difficile à prendre. Mais comme Patricia Vanneste le confie, « Il était temps de passer à autre chose ». Soit, accepter de se trouver à l’avant-plan, où les light shows sont les plus aveuglants. Ce qui a d’abord pris les formes du girlsband éphémère Oko Yono où elle occupe le rôle de chanteuse. Elle engagera encore un peu plus sa responsabilité en formant le groupe Driftwood pour lequel elle compose également. Mais le plus grand pas restait à franchir. Ce qu’elle fait aujourd’hui en nous proposant de nous immerger dans l’univers rêveur de Sohnarr. Un univers authentique et quasi confessionnel qui lui a demandé d’effectuer un repli introspectif, qu’elle a entrepris sous la forme d’un voyage en Scandinavie. Là-bas, accompagnée seulement de ses instruments et d’un ordinateur portable, Patricia Vanneste a composé en quelques semaines les chansons et les atmosphères que lui inspiraient sa vie d’ermite et la beauté des lieux naturels. C’est exactement cela que l’on retrouve et que l’on ressent dans ce « Coral Dusk » émouvant. Cet album met en relief la mise à nu d’une femme, son intimité et sa vulnérabilité. Il fallait oser entreprendre une telle introspection, prendre le risque de ne pas en sortir intact. Le résultat, en ce qui nous concerne, est magnifique.
La musique intimiste de Sohnarr vous est proposée à l’écoute dans un pavillon installé en milieu naturel, le Sohnarr Sjel, au lieu-dit « Connecterra » à Maasmechelen, jusqu’au 31 août.
Yves «JB» Tassin