Benjamin Sanz Directions : The Escape
Benjamin Sanz est un jeune batteur. Lui et ses 4 musiciens font partie de la nouvelle scène du jazz en France, plus particulièrement de la scène parisienne. Même si le pianiste et le trompettiste viennent des States, le saxophoniste de Cuba et le contrebassiste de Rome ! Après un premier cd publié sur le label d’Archie Shepp, Benjamin Sanz, en tant que batteur-leader, forme ce quintette et s’offre une belle échappée (eh oui, escape !). Il compose 8 des 9 morceaux de ce cd, l’autre étant du trompettiste Herman Mehari. A l’exception d’un titre, toutes les compositions sont instrumentales. Benjamin ne se la joue pas leader, il laisse ses acolytes s’exprimer, se compléter. Ils le font avec une superbe aisance et il en résulte une belle unité d’ensemble car ici, il n’est pas question de jouer aux virtuoses et de se lancer dans des solos grandiloquents. On se met au service d’une composition au thème bien marqué, autour de laquelle on a bien brodé en répétitions ; ce qui est « free jazz» est aussi bien géré. Cette musique, qui se veut être un hommage à la musique noire américaine et au jazz, ne révolutionne pas le monde, mais qu’est-ce qu’elle est bien ficelée, bien exécutée. Sans oublier une belle production. En résumé : un bien beau moment que cette écoute. A titres de détails informatifs, il y a un hommage au batteur James « Sunny » Murray (Farewell) et un titre chanté par Julia Halle (« KC » – pour Kansas City, ville que Sanz affectionne).
Claudy Jalet