Michael Wollny : Mondenkind
ACT music / New arts international
Pianiste allemand de 42 ans, Michael Wollny est mis en lumière ces dernières années dans nos contrées, surtout par sa collaboration avec l’accordéoniste français Vincent Peirani avec qui il a enregistré deux petites merveilles («Thrill Box » en 2013 et « Tandem » en 2016 – déjà deux albums ACT). Remarquable aussi est son duo enregistré live « At Schloss Elmau » avec Joachim Kühn. Pianiste insaisissable tant sa culture musicale est énorme, Wollny se révèle aussi créatif dans les ambiances classiques que jazz, toujours à la recherche d’une belle sonorité avec, souvent, cette touche romantique qu’il tient de ses cours avec John Taylor. « Mondenkind », enregistré en plein confinement à Berlin, révèle la face introspective du pianiste et une inspiration dont l’éclectisme ne nuit en rien à l’unité du programme. Interpréter avec la même cohésion de style des compositeurs contemporains comme Hindemith ou Alban Berg et le monde de la pop avec Tori Amos ( « Father Lucifer ») ou Sufjan Stevens (« Mercury », extrait de l’album « Planetarium ») relève d’un talent hors norme. La variété du répertoire induit une multitude de climat persistante, passant d’une lecture dramatique à des passages plus sereins, avec parfois quelques touches d’humour. A noter aussi : la durée de l’album, 46:38, qui correspond au temps d’une orbite autour de la lune, pendant laquelle Michael Collins, lors de la mission lunaire de 1969 perdait contact avec la terre… Collins étant alors considéré comme « l’homme ayant éprouvé la plus grande solitude sur terre depuis Adam ».
Jean-Pierre Goffin