La liberté du citoyen, la liberté du musicien !
Tout citoyen a le droit d’aller et venir, de se déplacer, d’entrer dans une église, pour la visiter, pour se recueillir, pour assister au culte ou à un autre événement programmé en cette église. On peut se recueillir autour de l’idée de Dieu mais aussi autour d’un partage culturel et artistique. Cette liberté est, en ce moment, soumise à certaines conditions restrictives : le port du masque, le respect des distances et le nombre de personnes présentes dans un même lieu au même moment. Le public présent au concert organisé par Quentin Dujardin à Crupet ce dimanche, respectait ces conditions et « occupait » les lieux en toute connaissance de cause, dans la dignité et avec l’accord du curé. Nul n’a dès lors le droit de venir demander à ces personnes de décliner leur identité – à moins qu’on ne soit dans une dictature. C’est, en effet, sous ce genre de régime que l’on vient vous interdire la présence en des lieux de culte. La police n’a rien à faire en ces lieux, pas plus d’ailleurs qu’en d’autres lieux de rassemblements des citoyens réunis dans un besoin d’écouter ou d’observer ensemble une prestation artistique. A partir du moment où des policiers interviennent, nous ne sommes plus dans l’organisation contrainte de conditions de sécurité respectées par l’ensemble de la population mais dans une démonstration d’autorité déplacée et en totale opposition aux plus élémentaires règles de la démocratie.
Une seule erreur a été commise ce dimanche à l’occasion de ce « petit » rassemblement et cette erreur a été commise par la police. Une fois de plus. Ayant passé toute ma carrière à créer des liens entre les musiciens et les publics, je peux affirmer que nous sommes là face à un problème extrêmement grave qui laisse augurer un avenir dramatique pour la culture.
Quentin Dujardin a eu une idée intelligente et pertinente qui pourrait permettre la réorganisation de petits concerts (nous ne parlons pas ici de rassemblements de milliers de personnes !). A condition que le monde politique et ses sbires de l’autorité verbalisante daignent aussi entamer une réflexion intelligente et pertinente. Sans oublier de remercier ces artistes qui, comme Quentin, cherchent des solutions. Mais encore faut-il vouloir accepter que des solutions existent !
Etienne Bours, citoyen retraité en manque de concerts