Friendy : Fire

Friendy : Fire

GSI Records

Sous une pochette que ne renierait pas un groupe punky (dessins de grands adolescents genre US Comics et à l’intérieur, photos face/profil style prisonniers!), nous arrive un quatuor basé à New York. Mais c’est bien du jazz qu’il nous propose. Avec de belles références autour de leur musique. Jugez plutôt : signé pour ce premier album par le label GSI dirigé par le batteur Eric Harland (Mc Coy Tyner, Joshua Redman et d’autres) et produit par le multi instrumentiste Nate Wood (George Harrison, Chaka Khan, Sting…). Ils se sont trouvé de beaux parrains pour des débutants ! Mais on ne se retrouve pas encadré par de telles sommités si, à la base, le talent n’est pas au rendez-vous. C’est autour d’un saxophone, d’un piano, d’une basse et d’une batterie que s’articule la musique de Friendy. Un jazz de facture assez classique, mélodique, qui offre de très beaux moments sur lesquels, forcément, le sax et le piano occupent l’avant plan. Le saxophoniste, Zohar Mokadi Amar, s’offre même une plage (« Beyond Sad  – Intro ») en solo. Tandis que le pianiste, Noam Borns, s’exécute de la même manière sur une autre intro (« Traveler Song »). La section rythmique s’acquitte de son soutien sans faire trop de démonstration. Juste une belle efficacité mise au service des deux « leaders ». Si le groupe évolue souvent d’une manière assez retenue, il sait aussi exploser, déferler comme sur l’endiablé et bien nommé «Power Song », qui se termine en jazz-rock invincible. Une des meilleures plages de ce « Fire » qui, au final, nous fait passer d’agréables moments, ne nous perturbe pas, mais « fait le travail » comme on dit ! De nombreux passionnés de jazz aiment ce style qui les prend par la main et les emmène où ils le désirent. Ce n’est pas un reproche, juste une constatation. Ce premier cd de Friendy est pour eux. Avec leur talent, il ne fait aucun doute qu’à l’avenir, ils vont explorer d’autres choses, plus aventureuses. Dernière info qui m’accrédite : ils jouent ensemble depuis leurs douze ans ! Sur la photo, ils doivent maintenant en avoir douze de plus ! Toujours des jeunots !

Claudy Jalet