Utopic Cities : Progressive Jazz in Belgium 1968-1979

Utopic Cities : Progressive Jazz in Belgium 1968-1979

Sdban

Le mémorable coffret « Let’s Get Swinging » sorti en 2017 reprenait le meilleur du jazz belge des années 50 à 70 sous le titre « Modern Jazz in Belgium ». On y retrouvait toute la fine fleur du jazz belge de ces années inspirées par le post-bop : Bobby Jaspar, René Thomas, Jacques Pelzer, Sadi, Francis Boland, Jack Sels et d’autres étaient repris dans un superbe emballage de deux cds, avec les commentaires précis de Lander Lenaerts ainsi que le détail des titres et musiciens, un travail de production remarquable publié chez Sdban.

On retrouve le même Lander Lenaerts à l’écriture, épaulé par Stefaan Vandenberghe pour un second coffret dédié cette fois au jazz progressif belge des années 1968 à 1979, sous le titre « Utopic Cities », une composition de Michel Herr reprise de l’album du même nom de Solis Lacus. On retrouve, parmi les douze titres de ce double coffret, quelques musiciens qui ont fait partie de l’histoire précédente : ainsi Jacques Pelzer et l’« Open Sky Unit », The Kenny Clarke-Francis Boland Big Band et la galette « Off Limits », ou encore Philip Catherine avec l’album « Stream », en compagnie de Marc Moulin, personnage central de cette compilation qu’on retrouve aussi dans Placebo (cette intro aux clavier électriques sur « S.U.S. ») et sur son album « Tohubohu pt.1 ». On se régale aussi d’extraits d’albums aujourd’hui introuvables (du moins dans leur version 33trs) comme cet enregistrement de la maison Duchesne « Song For René » avec Jacques Pelzer, Michel Graillier, Alby Cullaz et Micheline Pelzer, un témoignage d’un concert live à Huy. Qui se souvient aussi de Lou McConnell, revenu à Liège, sa ville natale après un long séjour américain ? On l’entend ici avec Michel Herr, Wilbur Little et Vinnie Johnson sur « Naïma ». Babs Robert, Daniel Schellekens, Koen De Bruyne, Phil Raphaël font aussi partie de cette période de jazz progressif sur cet objet illustré de photos rares et de textes situant chaque enregistrement. Encore un beau travail du label Sdban.

Jean-Pierre Goffin