Three-Layer Cake : Stove Top
Fondé il y a une douzaine d’années à Londres par le compositeur et musicien Eraldo Bernocchi, le label RareNoise s’est toujours présenté comme une plateforme désireuse d’héberger les tendances progressives des musiques actuelles, en évitant de se cloisonner dans un genre particulier. Ainsi retrouve t’on au sien de son catalogue des artistes provenant d’horizons aussi divers tels Bill Laswell, Harold Budd, Nils Petter Molvær, Robin Guthrie ou Keiji Haino, pour ne citer que les plus emblématiques. De nouvelles sorties étoffent régulièrement le catalogue et lui assignent un éclectisme revendiqué. Comme Three-Layer Cake, qui voit se concrétiser la rencontre de Mike Watt (célèbre bassiste des Minutemen et ensuite de Firehose, collaborateur d’Iggy Pop) avec le batteur Mike Pride (qui a collaboré e.a. avec Anthony Braxton) et le guitariste/banjoïste Brandon Seabrook. Si Watt est issu d’un monde punk-rock, il s’était déjà intéressé au jazz en reprenant à sa façon « A Love Supreme » de Coltrane en version électrique. Pour partie improvisé, pour partie basé sur des passages assez complexes et savamment composés, « Stove Top » se situe à la lisère du post-rock, de la no-wave new-yorkaise et du jazz expérimental si ce terme signifie encore quelque chose et même si, des dires de Watt, la musique est musique, point. Ci et là on décèle des réminiscences de Material, des Bush Tetras et parfois aussi d’Ennio Morricone. C’est dire si on navigue en eaux mouvementées…