Christophe : Vivre la nuit, rêver le jour

Publié par Yves «JB» Tassin le 11 juillet 2021

C’est en 2020, peu de temps avant de nous quitter, que Daniel « Christophe » Bevilacqua a lui-même souhaité que ces « souvenirs », écrits entre les années 2011 et 2012, soient publiés. Préoccupé à l’époque par la préparation d’une tournée et de la sortie de son album « Paradis retrouvé », il avait repoussé le projet au fond d’un tiroir. D’emblée, ou presque, il nous avertit : « j’ai des trous de mémoire, je note » ou encore « Dans les mémoires, (…) il y a quelques mensonges pour le côté romancé ». On veut bien le croire… Et on apprécie une certaine mise en scène – normal pour un passionné de cinéma – d’un oiseau de nuit qui tire son auto-portrait avec beaucoup d’indulgence. Car le « Beau bizarre » s’auto-affectionnait… « Je suis un dandy, je l’assume », il avait une haute estime de sa personne, lui qui culminait à 165 centimètres… Il se fait l’avocat de ses propres manquements, vis-à-vis de Véronique, « la femme de sa vie » ou de sa fille (« La chose dont je suis le plus fier est d’aimer ma fille alors qu’elle ne m’aime pas »). Et même de ses déboires avec la police qui le tient à l’œil depuis toujours… Oui, il nous parle de ces « succès fous » qui lui ont permis de financer des passions coûteuses (les voitures luxueuses, les films originaux, les instruments de musique, les disques rares, le poker, …). Enfin, il nous fait part de ses recherches pour atteindre LE son (ce qui explique pourquoi il n’était pas spécialement attiré par la scène…), ce qui le mènera sur le chemin de ces magnifiques albums alignés en deuxième partie de carrière : « Bevilacqua » en 1996, « Comm’ si la terre penchait » en 2001, « Aimer ce que nous sommes » en 2008 et « Les vertiges du chaos » en 2016. Curieux rêveur, curieux ouvrage !

Christophe
Vivre la nuit, rêver le jour
Éditions Denoël

272 pages
ISBN ‏ : ‎ 978-2207161258