Adrien Moignard Trio : Bright Up / Dan Rose : Last Night… / Brian Bromberg : A Little Driving Music
Adrien Moignard Trio
Bright Up
Label Ouest / L’Autre Distribution
Dan Rose
Last Night…
Ride Symbol Records
Brian Bromberg
A Little Driving Music
Mack Avenue / New Arts International
Guitariste français entendu aux côtés de Bireli Lagrene et de Didier Lockwood, Adrien Moignard est un des représentants majeurs de l’école de Django Reinhardt, qu’on découvre ici à la guitare électrique pour un premier album en trio réussi. Et quel trio ! André Ceccarelli à la batterie et Diego Imbert à la contrebasse. Un répertoire diversifié, fait de deux compositions personnelles (l’acrobatique et up-tempo « Bright Up » ouvre l’album à la vitesse de l’éclair), d’hommages aussi à des musiciens qui ont influencé Adrien Moignard (Django avec « Vamp », « The Trick Bag » de Wes Montgomery et « Three Views of a Secret » de Jaco Pastorius ») mais aussi de standards (« Night & Day » et « On a Clear Day ») et de « curiosités » comme « Maman la Plus Belle du Monde » ou l’élégant « Quoi » de Gainsbourg qui fut chanté par Jane Birkin. Un programme terriblement efficace qui met en évidence toutes les facettes du jeu d’un musicien à la fois grand technicien et touché par la grâce du lyrisme (écoutez « Rue Carnot », une tendre composition du leader). Il serait « facile » de se reposer sur le tapis luxueux que représente la rythmique Ceccarelli-Imbert. Adrien Moignard ne s’en contente pas, il donne une lecture de ces thèmes parfois très joués qui force l’écoute et l’admiration. Un très beau disque de guitariste.
Agé de 73 ans, Dan Rose est un guitariste pratiquement inconnu chez nous. Il a pourtant enregistré avec, entre autres, Paul Bley dans les années septante, ou sous son propre nom avec Steve Swallow et John Betsch sur le label ENJA, et a travaillé dans les années nonante comme producteur et ingénieur du son pour Max Roach. Pas mal de références pour ce musicien chez qui on distingue clairement les influences de Barney Kessel, Kenny Burrell ou Jim Hall. Cet album exclusivement consacré à des ballades du Real Book est une petite perle d’élégance, de raffinement. Treize titres qui, traités sur un mode léger, n’apportent rien de bien neuf dans l’Histoire de la guitare jazz, mais font du bien à écouter. On épinglera en particulier ses versions inspirées de « Body and Soul », de « Tenderly » ainsi qu’un medley Ellington qui, en quatre minutes, célèbre « Prelude to a Kiss », « Things Ain’t What They Used to Be » et « Sophisticated Lady ». A savourer un soir au coucher de soleil, un verre à la main.
« And now, something different! » On reste dans le monde de la guitare, mais cette fois de la guitare basse, celle de Brian Bromberg, aussi connu comme producteur. Batteur à ses débuts, puis contrebassiste apprécié au point de faire quelques tournées aux côtés de Stan Getz, Brian Bromberg se consacre quasi exclusivement à la basse électrique qu’il joue aux côtés d’Elvis Costello et Sting comme de Joshua Redman ou Herbie Hancock. « A Little Driving Music » est son dernier album qu’on qualifiera de smooth jazz mêlé de soul. Douze compositions personnelles illuminent cet album qui donne beaucoup de plaisir : perso, je l’ai écouté sur la route de courtes vacances, un moment idéal pour une musique bien balancée, super-produite avec des musiciens de studio de haut niveau. Les amateurs de « Tower of Power » apprécieront.