Trio Vaganée-Gerstmans-Verbruggen au Centre culturel d’Ans, le 3 septembre 2021
Pour la rentrée de Jazz Al’Trappe, trois fortes personnalités, trois univers hors normes, différents les uns des autres, mais avec une envie incroyable de jouer ensemble, d’échanger, de célébrer le jazz en sillonnant son histoire. Frank Vaganée est le leader du Brussels Jazz Orchestra, soit une bonne vingtaine d’albums qui lui ont permis de croiser les grands noms du jazz belge (Philip Catherine, Michel Herr, Bert Joris, …), européen (de Richard Galliano à Enrico Pieranunzi) et américain (de Dave Liebman à Kenny Werner). La particularité du trio, c’est de l’entendre en tant que soliste sur tous les thèmes. Ce qui n’est pas souvent arrivé, si l’on excepte le quartet avec Mike Del Ferro, la participation au New York Trio de Steven Delannoye ou Two Trios avec John Ruocco.
Sam Gerstmans a un CV bien rempli : trio en compagvnie de Pascal Mohy et Quentin Liégeois (« Session 53 »), le quintet de Jean-Paul Estiévenart, le Positive Tentet réuni par Michel Herr, « Arco » de Lorenzo Di Maio, des rencontres avec Steve Houben, Fred Delplancq, Fabrice Alleman et Olivier Collette.
S’il a joué en trio avec les pianistes Igor Gehenot, Pierre De Surgère et Jef Neve ou avec le guitariste français Serge Lazarevitch, Teun Verbruggen a souvent participé à des formations hors des sentiers battus : Flat Earth Society, Orchestra Nazionale della Luna, le grand ensemble de Bruno Vansina ou les expériences du Bureau of Atomic Tourism, avec le guitariste français Marc Ducret, les Américains Nate Wooley et Andrew d’Angelo. L’osmose entre les trois est totale. Frank Vaganée se lance dans des envolées survoltées, qui peuvent déboucher sur d’impressionnants solos absolus mais peut aussi se faire mélodique à souhait (version très personnelle de « Ispahan » d’Ellington). Sam Gerstmans prend des solos généreux et Teun Verbruggen est d’une précision implacable.
Au répertoire, d’abord un standard très lyrique, puis des compositions d’Ellington (« Ispahan »), Mingus (« Duke Ellington Sound of love »), Monk (trois compositions comme « Panonica »), mais aussi Bill Frisell et un original de Vaganée (« Triolet »). Un vrai voyage à travers la grande histoire du jazz moderne.