Johnny Tucker w. Kid Ramos & Allstars : 75 and Alive
Blue Heart Records & High John Records ‐ Références catalogue : BHR 016
Né à Fresno, Californie en 1945, Johnny Tucker s’est offert une réputation de plus en plus étoffée comme chanteur à partir de 1997. Mais avant cela il a eu une longue carrière de batteur, surtout à partir de son installation à Los Angeles en 1964, attirant l’attention de Philip Walker qui cherchait un batteur capable de chanter pour l’accompagner sur scène et en tournée. Leur association a duré plusieurs décades (1). Puis, Tucker a rencontré Bob Auerbach, le boss du label High John, qui est devenu son manager. En 2002 est paru un premier album recueillant un joli succès d’estime (« Why You Lookin’ at Me ? »), mais il a fallu attendre 2018 pour découvrir le second, «Seven Days Blues», lequel a fait sensation en (re)mettant enfin, sous le feu des projecteurs, un vétéran du blues doté d’une voix puissante, d’une gouaille unique et d’une personnalité hors pair, exubérante et ironique.
En 2020, Tucker fêtait ses 75 ans et Auerbach estima que le temps d’un nouvel album était venu. En fait, il le préparait depuis des mois avec Kid Ramos comme producteur (+ gt) et des guests comme Bob Corritore (hca), Carl Sonny Leyland (p), … Cet album fut enregistré à la date anniversaire, le 17 octobre 2020, pour sortir en août 2021. Album à ne pas rater car il est, d’ores et déjà, un des meilleurs parus et en 2021 ! Vous êtes prévenus… C’est un festival de performances où Tucker est transcendant de bout en bout (2), de « What’s The Matter » sur rythme de rumba avec Kid Ramos impérial, à « Gotta Do It One More Time » boosté par Ron Dziubla au saxophone. Kid Ramos, qui fait partout ailleurs aussi une démonstration édifiante de ce que doivent être les parties de guitare dans le blues, comme dans « Have a Good Time Tonight (Play Your Soul Johnny) » mais pas que… Il y a aussi un « Treat Me Good » à la Magic Sam, des instrumentaux/impros sur «Snoplow » d’Albert Collins et « Hookline » de Earl Hooker. Il y a de la slide inspirée dans « Dance I Like I Should » etc. etc… Bob Corritore, comme à son habitude, est à la fois excellent (« If You ever Love Me » et « Can’t You See » qui sont parmi les 2 meilleures faces de l’album, et aussi « Dance Like I should », etc.) et… discret ! On aurait peut-être dû (ou pu) lui laisser plus d’espace. Le pianiste C.S. Leyland est lui aussi au top (« What’s on My Mind, if You ever Love Me ») comme les autres partenaires John Bazz (bs) et Jason Lozano (dm). Une belle réussite à ne pas manquer.
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(1) Des tournées en Amérique et dans le monde entier : Tucker est entre autres sur l’album « The Bottom Of The Top » de Walker
(2) Sa composition des lyrics lui est propre : rien n’est encore écrit à l’entrée au studio, il a plein d’idées en tête et c’est en écoutant l’ultime répétition/échauffement des musiciens que tout prend place et qu’il écrit ce qu’il va chanter… Si c’est un peu stressant pour le producteur et les accompagnateurs, ça marche super bien, à l’évidence !