Sylvain Cathala Quintet : Poetry of Storms
On dit volontiers que le saxophoniste Sylvain Cathala s’inscrit dans la lignée du mouvement M’Base, une affirmation à nuancer. Il a formé un septet avec le pianiste Benjamin Moussay (« Hope »), mais aussi Print, formation à géométrie variable, avec différents invités comme le saxophoniste Stéphane Payen du groupe Thôt, Bo Van Der Werf, Guillaume Orti ou le batteur Franck Vaillant, formations avec lesquelles il a enregistré une quinzaine d’albums.
Pour ce « Poetry of Storms », il a formé un quintet à deux souffleurs, avec le trompettiste Olivier Lainey qui a croisé Laurent Cugny, Stéphane Payen, Magic Malik, Alban Darche et son fameux Gros Cube mais encore l’inclassable Onze heures onze Orchestra. Au piano, on retrouve Benjamin Moussay qui a poursuivi ses études au Conservatoire de Paris avec Hervé Sellin et fait partie du trio actuel de Louis Sclavis (« Characters on a Wall », chez ECM). A la contrebasse, Frédéric Chiffoleau, qu’on a découvert en compagnie de Yoann Loustalot et, à la batterie, Maxime Zampieri, qui, après ses études au Conservatoire de Bruxelles, a rejoint différentes formations de Magic Malik.
Fidèle au club Le Triton, Sylvain Cathala y a enregistré cet album en décembre 2020, après avoir bénéficié d’une résidence de création offerte par l’émission Jazz Club d’Yvan Amar. Tout au long des huit compositions originales, on découvre une écriture singulière et personnelle qui jette des ponts entre improvisation et attaches à la tradition du jazz. « Poetry of Storms mêle une manière traditionnelle d’improviser à mon écriture contemporaine, une structuration formelle à une liberté impertinente, l’interaction patrimoniale à la poésie du rythme » (S. Cathala).
Si certains thèmes peuvent s’inscrire dans la lignée du mouvement M’Base, avec des tempos tendus (« Winter Is Coming », « Study 5 »), d’autres font référence à une musique post-bop contemporaine (« Sirius Song », avec solo de trompette, « Centaurus A », avec belle intro de ténor), et se tournent parfois vers des tempos plus lents (« Laniakea » avec solo de contrebasse, « My Strong Identity » avec ténor langoureux et « Line 2 » avec trompette tout en légèreté). Un quintet aux multiples interactions.