Gummi : Gummi
Coax Records / Inouïe Distribution
C’est un disque bref, même pas 25 minutes. C’est un disque sans titre. C’est un disque de prime abord abrasif, le morceau « Ora » qui l’ouvre est particulièrement éprouvant pour l’oreille. C’est un disque que l’on écoute pourtant jusqu’à son terme sans que l’on ne ressente un quelconque sentiment d’ennui. C’est un disque sans fioriture, sans ornement. C’est un disque d’éclats, d’embouts, de bouts. C’est un disque qui, d’un bout à l’autre, ne concède rien. C’est un disque ductile, un disque élastique. C’est un disque glissé dans une jaquette de fortune monochromique avare en renseignements et en indications. C’est un disque confectionné par trois jeunes garçons : un trompettiste, un guitariste et un violoniste. C’est un disque qui ne nous renseigne ni sur d’où ils viennent, ni qui ils sont et encore moins sur où ils vont. Et cela n’a finalement aucune importance. Car c’est un disque sans vanité, sans posture. C’est un disque que l’on aborde pour ce qu’il est, sans a priori, et vraisemblablement sans postérité.