Avishai Cohen : Naked Truth
« Naked Truth » voit le jour en plein confinement. Huit notes alignées les unes à la suite des autres en sont la base. Elles forment une première mélodie obsessionnelle sur laquelle toutes les autres (les huit parties de la « Suite ») se greffent, formant ainsi un ensemble cohérent auquel on ajoute « Departure » qui clôt l’album avec un texte lu par Cohen et dont on doit les mots originaux à la poétesse israélienne Zelda Schneurson. Loin des vibrations ressenties avec « Big Vicious », Avishai Cohen réunit ici en quartet le gratin du jazz israélien génération ‘70. D’abord, le pianiste Yonathan Avishai, plus inspiré que jamais et dont le jeu frise le génie. A l’entendre, on a bien souvent l’impression qu’il ne lit pas la même partition que ses comparses. Notes et rythmes sont en décalage permanent… Mais quelle efficacité ! Puis il y a cette section rythmique, aussi intimiste qu’expressive… Soit le duo Barak Mori / Ziv Ravitz, le complément idéal à la paire Cohen / Avishai. Enfin, le trompettiste lui-même, qui semble s’être immergé dans ses propres pensées, déclarant par ailleurs avoir écouté beaucoup de requiems ces derniers temps… Particulièrement le plus beau de tous, celui de Gabriel Fauré. Cette « vérité nue » s’écoute dans la position de l’apaisement, à une époque torturée où l’avenir de notre Humanité ne tient qu’à un fil…
Retrouvez Avishai Cohen en interview sur JazzMania.