Philip Catherine – Paulo Morello – Sven Faller : Pourquoi
Faut-il rappeler la carrière internationale de Philip Catherine ? Mingus, Chet, Dexter Gordon, Tom Harrell, Larry Coryell. Sa participation au Brussels Jazz Orchestra comme à l’European Jazz Ensemble. Il s’est produit en duo, avec NHOP, comme en trio avec Emmanuel Bex et Aldo Romano, en quartet avec Nicola Andrioli. Philip Catherine avait déjà croisé le guitariste Paulo Morello et le contrebassiste Sven Faller pour l’album « Manoir de mes rêves » en 2019.
Paulo Morello a quitté son Allemagne natale pour Rio en 2002 et a fondé le Brazilian Quartet Sambop. Il est aussi à la base du projet Night of Jazz Guitars avec Philip. Sven Faller a d’abord étudié à Linz avant de rejoindre les Etats-Unis. De retour en Allemagne, il a joué avec Larry Coryell et Charlie Mariano. Pour ce « Pourquoi », six compositions lumineuses de Philip, deux de Morello (« Robert’s Waltz » et « Château Plagne » avec beaux solos de contrebasse), un thème dansant d’Antonio Carlos Jobim (« Inutil Paisagem »), un du complice Nicola Andrioli (« Frontera »), et un arrangement de Michel Herr (« First Waltz » de l’éclectique Frédéric Devreese).
Un trio intimiste, au lyrisme mélodique poussé à l’extrême : Philip Catherine y est mis particulièrement en valeur avec cette note qui chante, sa sonorité irisée avec des élans planants (« Pourquoi »), en parfaite adéquation avec les rythmes de valse (« La valse du flipper », « First Waltz » qui répond à « Robert’s Waltz ») ou les cadences brésiliennes (« Inutil Paisagem »), le sens mélodique de Nicola Andrioli comme des rythmes plus cadencés (« Ozone »), avec un tempo qui s’accélère progressivement (« Méline »). Le dialogue entre les deux guitares reste pour autant constant (« Robert’s Waltz », « Château Plagne ») et les compositions laissent de larges places à la contrebasse pour de beaux solos (« Robert’s Waltz », « Château Plagne », « La valse du flipper », « Louisella »). Un album tout en équilibre, au grand lyrisme mélodique.