Injazz 2022 (Walhalla de Rotterdam, 23/06/22)
Si le jazz est pluriel – et à l’évidence de plus en plus invité à se renouveler au gré des fusions – le jazz néerlandais plus que d’autres encore, se nourrit du son de ses voisins. On a pu le constater à l’occasion de ce festival showcase Injazz dont l’objectif apparaît en couverture du programme : « Check the future of Dutchjazz today… ».
S’inspirant du « Belgian Jazz Meeting » (une opération séduction qui a lieu tous les deux ans chez nous), le Injazz réunit ainsi, devant un parterre de journalistes locaux et internationaux, mais aussi devant un public parfois un peu indiscipliné, une bonne dizaine de groupes / projets nés aux Pays-Bas, ou en tout cas y ayant des attaches. Parce qu’avant tout – et c’est ce qui nous frappera le plus – le Dutchjazz se construit sur des rencontres et des mélanges culturels.
Rendez-vous était pris au Walhalla de Rotterdam, à quelques mètres des quais qui bordent la Nouvelle Meuse, pour une rencontre du troisième type. Dans la chaleur moite d’un été précoce, quatorze concerts se superposaient, rendant impossible la découverte de tous les groupes. Nous avons donc anticipé un programme subjectif.
C’est tout d’abord le trio Celano, Badenhorst & Baggiani qui attirera notre curiosité : un guitariste et un batteur argentins en compagnie d’un souffleur belge pour un trio né à Amsterdam il y a un peu moins de dix ans. Invité à cette communion, on retrouvait le pianiste Wolfert Brederode diplômé du Conservatoire de La Haye… Le ton est donné… La fusion des cultures, des genres et des notes !
Qui se poursuivra au « Studio 1 » en compagnie du Nefertiti Quartet (un patronyme emprunté à une composition de Wayne Shorter). Les… Parisiens nous présentaient à cette occasion le tout frais et free « Frameless », avec une Camille Maussion (saxophone) déchaînée. On en reparlera, c’est certain !
Un étage plus haut, nous partons à la rencontre du quatuor Artvark (l’art du cochon… ?). Quatre saxophonistes déjà auteurs d’une dizaine d’albums, dont le dernier en date « Mother of Thousand » a été chroniqué par JazzMania. C’est ainsi que le jazz se vit, ça bouge, ça grince, en parfaite harmonie, croisant parties écrites et improvisations, à quelques encablures de la musique contemporaine.
Mais le meilleur devait encore arriver… On vous en parle tout à l’heure !