Diunna Greenleaf : I Ain’t Playing

Diunna Greenleaf : I Ain’t Playing

Little Village ‐ Références catalogue : LVF 1045

Diunna Fay Greenleaf est née à Houston le 6 octobre 1957, dans une famille très religieuse. Elle a chanté dans les chorales de gospel avant de passer au blues et au R&B. Aujourd’hui, elle reste une des meilleures représentantes du Texas Blues en activité, malgré peu d’albums gravés à ce jour (1) et un manque de notoriété et de tournées incompréhensibles, malgré sa personnalité affirmée et une voix pleine d’émotion et de force ! Elle a pourtant commencé une brillante carrière avec un diplôme en Mass Communication de la Prairie View A&M University, avant de diriger son propre band, Blue Mercy (2) dès 2004 et de remporter divers Awards comme l’IBC à Memphis en 2005, le Best New Artist Award en 2008 (à 51 ans !) et le Koko Taylor Award en 2014 et en 2017. Contre toute attente, elle n’a gravé aucun album depuis 2011 mais, outre divers festivals aux USA, elle fit partie de la tournée européenne Chicago Blues Festival (3) en 2009 et 2016.

Il a fallu attendre longtemps – plus de 10 ans – mais son 5è album est là et il est excellent. Il est produit par Noël Hayes, Chris « Kid » Andersen (gt, basse) et Jim Pugh (piano, orgue et boss du label Little Village). Les autres accompagnateurs sont Jerry Jemmott (bass), Derek « D » Martin (dms), puis il y a des cuivres et des guests (Alabama Mike, Igor Prado, Sax Gordon, etc…). Tout a été enregistré aux studios Greaseland de « Kid » Andersen en Californie. Bien sûr, Greenleaf rend hommage à Koko Taylor en reprenant son « Never Trust a Man » (« il faut toujours écouter sa mère, elle m’a dit, méfie-toi des hommes »), un slow blues agressif et péremptoire, puis « Let Me Cry » de Johnny Copeland, un slow blues intense et vécu, « I Wish I Knew How It Would Be to Be Free », la complainte pour les « Civil Rights » de Nina Simone (en slow puis en medium, pour finir de manière exaltée avec J. Pugh (organ)), un « I Don’t Care » repris à Lost John Hunter, en blues punchy avec un Kid Andersen (gt) très inspiré, tout comme Sax Gordon (ts) et Miss Bee (sax baryton) ( « Ce que tu fais ? Je m’en balance »), un « If It Wasn’t For the Blues » repris à Mighty Sam Mc Clain, du R&B scandé et vibrant avec Igor Prado (gt) déchaîné, comme les cuivres (« Si pas pour le Blues ? Saurais pas quoi faire ! »), ou encore le « I Know I’ve Been Changed » des Staple Singers, un gospel, slow, intense et brûlant, avec Alabama Mike (vo) et Nick Clerk (gt). Sans oublier « Answer to the Hard Working Woman » parodiant Otis Clay, de la soul rentre-dedans avec les cuivres en folie. Du côté des compos de Miss Greenleaf, notons le jazzy et désabusé « Sunny Days Friends » avec Andersen (gt), Pugh (p) et cuivres (« il y a les amis des beaux jours, … mais qui ne sont pas là les années de galère »), un « Runnin with the Red Cross », une ballade optimiste vaguement gospel avec les Sons of the Soul Revivers et autres professions de foi comme « Never Trust a Man », « If It Wasn’t for the Blues », et aussi « My Turn, My Time », militant et personnel !
________________________________

(1) « Crazy But Live In Houston » avec Blue Mercy Band en 2004, « Cotton Fields to Coffee House » en 2007, « Diunna Greenleaf en 2010 et « Trying To Hold On » en 2011 (Blue Mercy) ;
(2) Ronny Boysen gt, Henrik Poulsen bs et Galvin Moolchanb dms ;
(3) Chicago ! Pas mal pour une Texane….

Robert Sacre