The John-Pauls : Bon mots
Comme les Ramones, tous les membres de The John-Pauls portent le nom de famille John-Paul ! Malgré un nom d’album en français, c’est du Texas, de la scène indie rock d’Austin, qu’ils sont originaires. En dix chansons pour un bon timing de trente minutes, c’est un rock « DIY » inspiré par les ninetees US et New York qui nous est balancé sur leur deuxième album. Et d’une façon assez singulière puisque le groupe est composé de trois guitaristes, d’une batteuse et d’une claviériste. Cette dernière (Mikila) se partage le chant avec l’un des guitaristes, Phillip, dont la voix évoque un peu Lou Reed. Celle de Mikila est tout aussi monotone mais non dépourvue de charme ! Le son est frais et rêche à la fois. Il y a des dissonances, du minimalisme, de la pop rock punky déglinguée mais c’est toujours proposé d’une manière épurée et j’avoue être fortement séduit par leur musique. Que l’on appréciera largement si on aime Pavement, le Velvet, The Feelies, The Fall, Yo La Tengo, Sonic Youth (la fureur en moins). Des sonorités bien typées qui fluctuent au fil des plages pour accueillir des touches bien rock (« Same Dweller, Different Cave » ou le craquant « Danny Green »), du disco bizarroïde (le chouette single « Didn’t I ?? »), du kraut-rock psychédélique (« No Names »), de la lo-fi (« Boxes Inside Boxes ») de la county-folk (« Denver Rainbow »). Je reconnais que ce n’est pas un album essentiel mais pour ceux qui ont connu ces belles années nonante alternatives, désinvoltes, bricolées avec bonheur, cette musique va drôlement les ravir.