Jean-Paul Estiévenart, Marcel Ponseele : Triptyque
Jean-Paul Estiévenart est un de nos jazzmen les plus en vues sur la scène européenne. Actif au sein d’un impressionnant nombre de formations en plus de ses projets personnels, il nous révèle ici (et dans l’interview à paraître ce mercredi) une de ses facettes moins connues : son amour pour JS Bach. Lorsque Maarten van Rousselt de Flagey lui a proposé une carte blanche, le trompettiste a immédiatement pensé à une collaboration avec des musiciens issus de la musique baroque. Il réunit donc l’hautboïste Marcel Ponseele, le claveciniste-pianiste-organiste Anthony Romaniuk et l’ensemble Il Gardellino, pour une relecture de Bach en trois tableaux : Miseria, Transitio et Transfiguratio. Après une brève « Improvisation en solo sur B-A-C-H », le trompettiste est rejoint par Marcel Ponseele sur « Cantata from Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen » avec une partie centrale improvisée, suivi de « Choir from cantata Aus tiefer Not schrei ich zu dir ». Le même schéma suit sur « Transitio » avec la partie centrale improvisée. Puis vient une « Transition » écrite par Jean-Paul Estiévenart, seule partie originale de l’œuvre. La troisième partie de « Transfiguratio », après une première partie pour hautbois et une deuxième pour clavecin, voit le final arrangé par Bert Joris. Peut-être la partie la plus enlevée du programme. La chronique d’un tel album serait plus judicieuse si elle venait de la plume d’un spécialiste de la musique classique, ce qui n’est pas mon cas. J’y ai toutefois trouvé un grand plaisir d’écoute des trois principaux protagonistes de l’œuvre, mais aussi des profondes interventions du quintet « Il Gardellino » où on découvre toute la finesse du contrebassiste Sam Gerstmans. Une création présentée à Flagey qui se concrétise par cet album associant avec goût la musique baroque et l’improvisation jazz et qui se révèle d’une écoute prenante, du début à la fin.
Retrouvez l’interview de Jean-Paul Estiévenart dans JazzMania ce mercredi.