Nicole Johänntgen, polyvalente et active
Nicole Johänntgen, saxophoniste, compositrice et coach, a commencé sa carrière musicale à l’âge de six ans, au piano avec une formation classique, et des années plus tard, elle a trouvé sa voie vers le saxophone et le jazz. A l’âge de 17 ans, elle fonde son propre groupe, Nicole Jo, qui compte six albums à son actif. Ce qui ne l’empêche pas d’élargir son aire de jeu : aux States avec les Sisters of Jazz (2003), mais aussi en Europe avec l’European Swinging Jazz Orchestra, l’International Association of Jazz Schools (IASJ) et le projet néerlandais Rembrandt Frerichs.
L’un des projets en cours est Henry, un jazz inspiré de la Nouvelle-Orléans fusionné avec des sonorités issues de l’Europe de l’Est. C’est son projet le plus actif, avec lequel elle tourne en ce moment. Le nouvel album « Henry III a été enregistré lors d’un concert à Domicil Pforzheim avec des moyens analogiques… Hors du temps… La nostalgie revient ! Sur cet enregistrement, on ressent à quel point les musiciens sont soudés et enthousiastes. L’album est plus funky encore que ses prédécesseurs. Avec ses mélodies fortes et ses rythmes enlevés, il procure à nouveau l’envie de danser et de chanter. Mais si vous écoutez plus attentivement, vous découvrirez également la face sombre d’Henry, un côté pile qui sommeille en chacun de nous. Dans les chansons « Dig Deep » ou « Guetnachtlied », les mélodies vous entraînent vers un état crépusculaire dans lequel vous pensez aux choses qui sommeillent au plus profond de vous.
L’autre projet important pour Nicole Johänntgen est son projet solo. En 2019, elle découvre son saxophone sous un autre angle de jeu. Il s’agissait de confronter espaces et sons. Elle enregistre son premier album solo à l’Andreaskirche de Zurich. Un deuxième album solo « Solo II » suivra trois ans plus tard. Pour celui-ci, son choix s’est porté sur la Cappella di San Gottardo, une chapelle située à 2100 mètres d’altitude, au sommet de la célèbre route des cols alpins. Animée d’une paix intérieure et remplie de l’énergie du col du Gothard, Nicole joue avec profondeur, chaque phrase de son flux respiratoire prenant du poids et du sens. Toujours innovant, coloré différemment, comme un scénario naturel. Une expérience trépidante, en suspens comme la marche d’un randonneur qui gravit la montagne, heure par heure. Cette chapelle est minuscule, mais elle offre une acoustique remplie de réverbération qui devient elle-même un instrument de musique.
Autre projet : Robin. Il s’agit d’un programme américain enregistré à New York en 2016, qu’elle proposera en tournée à partir du mois de septembre. Elle dit, au sujet de Robin (le rouge-gorge) : Je l’ai vu à Central Park et j’ai adoré ! Je me suis allongée, j’ai cherché autour de moi, dans cet espace inspirant. Puis, soudain, ces oiseaux sont apparus. Il y avait beaucoup d’étourneaux, mais aussi ces rouges-gorges d’Amérique, fascinants, plus gros que ceux que nous connaissons ici. C’est en son hommage que j’ai appelé l’album « Robin ».
Enfin, Nicole Johänntgen est également la fondatrice de SOFIA (pour Support Of Female Improvising Artists), un programme international de soutien aux musiciennes de jazz dans le domaine de l’improvisation musicale et de l’autogestion. Il s’inspire d’un programme américain appelé Sisters in Jazz qui a été créé pour l’enseignement des musiciennes de jazz. SOFIA va un peu plus loin : il aide les jeunes musiciennes à affiner leur profil et l’information en réseau, la promotion. SOFIA réagit aux défis spécifiques auxquels les jeunes musiciennes doivent faire face aujourd’hui. SOFIA fait partie de cette nouvelle tendance qui consiste à encadrer les jeunes artistes (par exemple : Take Five Europe). Grâce à son indépendance, SOFIA est un projet pionnier qui entend bien agir dans un contexte international.
On le constate, Nicole Johänntgen est une artiste polyvalente et extrêmement active. Elle performe presque sans arrêt et s’implique inlassablement dans tous ses projets, en soutenant notamment de nombreuses initiatives féminines. L’une d’elles, le JazzWomenNetwork, fondé en 2022 permet aux femmes impliquées dans la musique de jazz de faire partie d’une vaste base de données.
Notez enfin que Nicole Johänntgen est nominée dans la catégorie « instruments à vent » pour le German Jazz Prize.
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