Stan Mosley with the Moeller Brothers & the Texas Horns : No Soul No Blues
Dialtone Records ‐ Références catalogue : DT0032
Un album au titre facétieux car, de fait, le chanteur Stan Mosley ne se cantonne plus à la soul ni au blues, si tant est qu’il l’ait jamais fait, mais il a fusionné les deux styles et il pratique maintenant cet hybride qui lui va comme un gant avec sa voix de rogomme, rocailleuse, graveleuse et râpeuse qui déchire. Mosley est originaire de Chicago où il a fait ses débuts, après une longue période comme chauffeur/valet de Cicero Blake, devenu son ami et mentor. Chanteur de soul blues à son tour, il a enregistré quelques albums mémorables pour Malaco Records à Jackson, Mississippi, avant de passer chez Mardi Gras Records et autres petites compagnies indépendantes. Aujourd’hui installé à Houston, Texas, il a rejoint Dialtone Records, la compagnie d’Eddie Stout à Austin et signé son grand retour sur le devant de la scène. Il est super bien entouré avec Anthony Farrell (orgue Hammond B-3), Mike Archer (basse), Johnny Moeller (guitare) et Jason Moeller (drums), sans oublier des guests renommés comme les Texas Horns, avec Kaz Kazanoff (sax ténor), John Mills (sax baryton) et Al Gomez (tp), sans oublier la chanteuse Crystal Thomas qui apparaît, en duo avec Mosley, dans deux titres : le « Stomp » de Wilson Pickett en confrontation ironique/hilarante, mi-parlée, mi-chantée, et « I Can’t Get Next to You » (Barrett Strong), du soul blues musclé boosté par les cuivres.
Parmi les autres reprises, on notera une version vitaminée de « Right Next Door, Because of You » (Dennis L. Walker) popularisé par Robert Cray et « I Smell a Rat » (Sonny Thompson) figurant au répertoire de Howling Wolf, ainsi que « I’m Back to Collect », dont Bill Coday avait fait un hit, le « Losing Hand » de Little Milton/Oliver Sain et « A Woman Needs to Be Loved » chanté par Tyrone Davis, tous repris ici avec une intensité époustouflante.
Il y a enfin trois compositions de Mosley où il a mis toute son énergie et sa force de conviction, l’éponyme « Blues Man (No Soul, No Blues) », « Change of Heart » et « Undisputed Love » avec des interventions magistrales de tous ses partenaires. L’album est superbement produit par Eddie Stout, boss de Dialtone Records, mais les producteurs exécutifs sont Japonais, en cheville avec P-Vine Records chez qui treize faces (au lieu de onze) seront publiées dont, inédits, le gospel « This Train » (avec Christal Thomas) et « You Need Love ». Dommage et injuste pour les autres amateurs.