Michele D’Amour & The Love Dealers : Hot Mess
C’est le 7ème album de cette chanteuse originaire de Seattle qui est à la tête d’un quintet remanié – depuis la pandémie Covid – avec Patrick McDanel (bass), Carl Martin (dms), Noël Barnes (saxophones alto et soprano), Richard Newman (el.gt, steel gt) et, en guests, Tom Worrell (piano) et Philip Woo (organ). Madame D’Amour-McDanel déploie son talent de chanteuse au timbre de voix très plaisant tout du long et a composé neuf des onze morceaux : du R&B de qualité, dont « Plum Crazy », un hommage appuyé à la flamboyante Ford 1946 qui illustre la pochette, mais aussi le vigoureux et entraînant « Muddlin’ Through » boosté par le jeu de piano barrelhouse de Tom Worrell sur le thème « dur dur d’être adulte » en ces temps de chaos… Don’t judge me and I won’t judge you. Worrell et son piano, que l’on retrouve avec plaisir sur une autre face mémorable : « Your Daschshund Won’t Leave Me Alone », humoristique et à double-entendre, saccadé et dansant, un clin d’œil à Marcia Ball sur un beat typiquement New Orleans, bétonné par C. Martin (dms), R. Newman (slide gt) et N. Barnes (sax). Un régal.
A noter encore, « Devil in the Dark », nerveux et funky (Vade retro Satanas), « It Won’t Break My Heart » en médium dont le rythme est guilleret mais trompeur car c’est l’histoire d’une rupture, et « Cold Red Sun » sur un rythme de rumba pour évoquer un sujet dramatique : la saison des grands feux de forêt dans l’Ouest des USA. Des deux covers, on retiendra « I Walk on Guilded Spliters » de Dr. John, menaçant et mystérieux, en slow, porté par un voodoo grove et des lignes de basse profondes et obsédantes (P. McDanel).