Miki Yamanaka : Shades of Rainbow
Bien installée au sein de la scène jazz new-yorkaise, la jeune compositrice pianiste japonaise de 33 ans a déjà publié sept albums sous son nom. Elle se produit parfois seule et aime reprendre des artistes qui la fascinent tels que Chick Corea, Randy Weston ou Benny Golson. Elle joue aussi les sidemen dans quelques formations new-yorkaises, mais ce qu’elle apprécie c’est essentiellement de se produire en quartet comme sur cet album. Secondée par son mari, le batteur Jimmy Macbride, la formation inclut aussi le saxophoniste Mark Turner et le bassiste Tyrone Allen. Miki possède un toucher expressif, léger, son jazz est relativement accessible, inscrit dans une longue tradition qui va du swing vibrant de « That Ain’t Betty » inspiré par le « Along Came Betty » de Benny Golson aux accalmies d’une de ses premières compositions qu’elle a ici réarrangée « Early Morning » ou des titres d’inspiration blues « Clam » ou « Uh Oh » sur lesquels le tempo est accéléré. On succombe à la mélodieuse ligne de basse de « Shades of Rainbow » interprétée au saxophone ou à l’efficace hommage qu’elle rend à Horace Silver via « Gin » sur lequel elle nous éblouit par sa dextérité, son aisance. Mais ces descriptions sont valables pour chacun de ces remarquables musiciens. Et sur la plage finale « Oatmeal », c’est d’un Wurlitzer qu’elle joue pour nous offrir une autre sonorité jazzique. Un album de virtuoses qui ne renouvelle pas le monde du jazz, mais qui est d’une belle limpidité, d’une belle efficacité. Une petite note glamour pour terminer : Miki collectionne les kimonos, elle en porte régulièrement lors de ses concerts afin d’éblouir le public, mais il représente surtout une partie de son héritage culturel. Vous pourrez découvrir trois de ses kimonos sur la pochette et le CD. Non sans humour, elle déclare qu’ils font parfois plus sensation que sa musique lors de certains concerts !