The Choir Invisible : Town of Two Faces
« The Choir Invisible », en souvenir d’un sketch des Monty Phyton, celui du gars de mauvaise foi qui ne veut pas admettre que le perroquet qu’il a vendu à son client est bien mort. Un client qui clame l’évidence : « Il a tiré sa révérence, il a quitté son enveloppe mortelle, il a couru le long du rideau pour rejoindre « le cœur invisible » ! ». La puissance qui se dégage de ce trio réside dans l’intention. Pas de saturation, pas d’électricité – on joue à la bougie -, pas de passage en force. Tenez : prenez le Bad plus de la bonne époque, remplacez le piano de Ethan Iverson par un alto. Celui de l’Allemande Charlotte Greve, installée à New York de longue date, la ville idéale pour jouer ce type de jazz. On vous en a déjà parlé, de Charlotte Greve : elle dirige le Lisbeth Quartett. Au-delà de la cohésion que l’on retrouve présumément au sein d’un trio, il y a les personnalités qui le forment. Trois (fortes) personnalités qui multiplient les coups de patte et qui sortent les griffes à bon escient. À la batterie, l’indomptable Vinnie Sperrazza, au jeu inattendu (mais jamais tordu), contrarié par la contrebasse de Chris Tordini, le dépositaire des contrats d’assurance du groupe. Entre les coups, il y a un peu de chant, assumé par Greve elle-même (« Town of Two Faces »), ou par Fay Victor, venue en voisine interpréter, façon Angel Bat Dawid, une version hantée de « In Heaven » (la seule reprise de l’album, que l’on doit à Peter Ivers et qui figurait dans le soundtrack du premier long-métrage de David Lynch, « Eraserhead »).
Vous voulez que je vous dise ? On voudrait juste s’asseoir à une table, dans un club de jazz de Brooklyn, prendre un verre et contempler ça, à pleines oreilles !