John Surman : Words Unspoken
Oserions-nous, en guise d’apéritif, retracer en détail la carrière que John Surman a entamée dès les années soixante ? Exercice vain… On retiendra surtout que le saxophoniste / clarinettiste britannique (résidant de longue date à Oslo) est devenu rapidement une légende et que sa fidélité presque aveugle envers le label ECM remonte à plus de quarante ans. Un mariage entamé avec un exercice en solo dont il détient le secret, « Upon Reflection » 1979, soit l’utilisation de boucles de synthétiseurs avec un appui en re-recording pour s’auto-accompagner. Ici, c’est bien en quartet – sans contrebasse – que Surman a décidé d’évoluer, même si certains arrangements se rapprochent de ceux que nous lui connaissons quand il enregistre en solo. « Graviola » en est la parfaite démonstration. Rob Waring au vibraphone et le guitariste britannique Rob Luf tissent des entrelacs hypnotiques sur lesquels la clarinette basse du leader tournoie avec élégance. L’équipe se complète avec le batteur norvégien Thomas Stronen dont le jeu aussi utile que discret offre à chacun un espace d’évasion vaste et confortable. Comme l’indique le titre de l’album, il n’est pas utile d’exprimer avec des mots l’entente musicale qui se dégage de ces échanges à quatre… Nous nous trouvons ici en zone sereine de navigation et rien ne manque à ce stade, si ce n’est un ticket pour la tournée internationale que le quartet entamera d’ici un mois à Helsinki…
