Oan Kim & the Dirty Jazz : Rebirth of Innocence
Avouons que nous ne les avions pas vus venir Oan Kim et son curieux « Dirty Jazz ». À commencer par les labels qui ont décliné ses premières sollicitations… Les regrets sont éternels. Le public pour sa part, ainsi que la presse, ne se sont pas trompés : ils ont acclamé un projet que le multi-instrumentiste parisien portait à bout de bras pratiquement seul, à l’âge de quarante-sept ans ! Il est vrai – et il l’avoue lui-même – qu’en plus d’arriver à pas feutrés, Oan Kim n’est pas un champion de la communication. Plutôt du mystère, oui, car glaner des informations à son sujet sur la toile relève presque du parcours du combattant. Et donc deux ans plus tard, Oan Kim refait surface avec la suite de son programme, et une recette inchangée, sinon que le « Dirty Jazz » est cette fois devenu un vrai groupe. Chansons (ah, cette voix plaintive !) et instrumentaux légers se succèdent tranquillement, agréablement, comme autant d’évidences retenues en lui durant de nombreuses années (l’effet « renaissance de l’innocence »). Car c’est ce jazz-là qui l’intéresse. Oan Kim ne se reconnaît pas dans le nouveau jazz surproduit. De son propre aveu, « il ne fait pas du Wynton Marsalis ». Son jazz à lui sent le rock indépendant (d’où l’expression « dirty ») et une musique un peu désuète, d’autrefois, débarrassée d’une complexité inutile. Une musique qui aurait pu devenir la bande sonore idéale pour « In the Mood For Love » de Wong Kar Wai…
Oan Kim en interview sur JazzMania ce mercredi 22 mai