OOOTOKO : OOOTOKO
Une pochette cartonnée en 3 volets, une double galette de 2x180g, pas de doute, OOOTOKO signifie bel et bien « Colosse » en Japonais.
Mais si l’on en croit le travail photographique illustrant l’album et définissant l’identité du groupe, ce colosse n’est pas Japonais. Le groupe posant sur des restes industriels bien connus de notre vallée le prouve, il est bien liégeois. Et il se tient toujours debout fièrement dans le fond de notre vallée. Autour de lui ne s’agitent aucun kimono, mais des cache-poussières, des vestes d’ouvriers, et des combinaisons thermiques. Ce géant ne se nourrit pas de mets asiatiques, mais de fer et de charbon. Il produit de l’acier. Ce géant, c’est un haut-fourneau dont la torchère veille sur la vallée.
Et cet album, ce sont toutes ces cultures qui ont été mélangées, mixées, brassées, fondues en une seule : la culture des gens, la culture des hommes, des femmes, des enfants des quartiers ouvriers. Cet album aux multiples facettes, c’est précisément ça : ce sont des couleurs, des chaleurs, des feux, des cris, des pleurs, des joies, qui se mélangent, mais ne se perdent pas, qui se changent, mais ne s’altèrent pas, qui se jouent de la diversité et des identités pour fusionner en un être métamorphe porteur de toutes ces saveurs, de tous ces parfums, de toutes ces énergies. Si elle fut le théâtre de bien des coups durs, notre sidérurgie a aussi été le témoin d’autant d’éclats de joie, d’effusions de bonheur, bref, de moments de vie les plus riches qui soient.
OOOTOKO en est une marque laissée dans le temps, une sorte de témoignage du brassage dont la cité ardente a été le creuset. La grandeur de ce géant ne s’arrête pas à sa silhouette surplombant les maisons ouvrières. Sa grandeur réside dans son cœur. Ou plutôt des cœurs qui battent en lui : ce sont pas moins de dix-neuf musiciens qui donnent vie à ce géant.
OOOTOKO est né d’une invitation à une carte blanche offerte à Damien Chierici. Cette invitation a fait germer dans sa tête une idée qui en appela une autre, qui appela à son tour un beau hasard, et le tout dut faire place au travail acharné de cet amoureux de la musique. Damien sait s’entourer, que ce soit dans ce projet ou dans la multitude d’autres projets.
Dan San et Kowari sont certainement deux noms qui ne vous sont pas inconnus. C’est normal, Damien prête son violon, son archet et sa musique aux deux formations. C’est tout naturellement qu’on retrouve les membres de cette grande famille former ce nouvel être (Laeticia Collet, Olivier Cox, Thomas Médard, Maxime Lhuissier et Jerôme Magnée pour Dan San, Louan Kempenaers pour Kowari. Le paysage musical belgo-liégeois ne demeure pas en reste : dans cette joyeuse bande, on retrouve Elena Lacroix (Eosine, Tokyo Witch, Lethvm), Barbara Petitjean (Benni), Antoine Dawans (Ekko Trio, Orchestra Vivo !, Super Ska, The Brums, Walk On The Moon), Clément Delchambre (The Brums), Christelle Heinen (Miossec, Elmut Lotti), Jean-Paul Kasprzyk (Liminal Space), Didier Laloy (Tref, Urban Trad), Moran Le Bars (Conservatoire National de Musique de Lyon), Quentin Nguyen (Super Ska, Walk On The Moon et autres performances internationales), Bernard Thoorens (Dalton Télégramme, Old Jazzy Beat Mastazz), Nicolas Villers (LAPS Ensemble, Orchestre de l’ORWL). Ainsi que l’énigmatique Irlandais Liam O’Maonlai (My Bloody Valentine avant que le projet ne porte ce nom).
C’est donc tout naturellement un album d’une richesse incroyable que Damien et sa bande nous ont concocté là, faisant converger les sonorités sud-américaines, orientales, asiatiques, européennes, continentales, maritimes, d’ici et d’ailleurs en un seul lieu, qu’il soit physique ou imaginaire. Cet album est une véritable aventure musicale, vous plongeant dans une fresque orchestrale aussi riche que variée et aussi variée qu’inspirante. Cordes, percussion, cuivres et bois s’unissent aux voix pour former un ensemble qui vous emportera dans un voyage.