Simon Denizart : Piece Of Mind
Au sein d’un décor flamboyant, à la limite un peu kitch, et vêtu d’un élégant costume rose tendre, le virtuose pianiste français, résidant au Québec depuis 2011, nous propose son cinquième album. Si je vous ai introduit cette chronique avec des détails quelque peu anecdotiques c’est parce que, Dieu sait pourquoi, les mots « jazz glam » me sont venus en écoutant cette musique ! Entourées d’un batteur, d’un bassiste, d’un surprenant percussionniste vu la musique proposée, et renforcées d’un trio de cordes, les compositions de Simon nous immergent, à la première écoute, dans un mélange de jazz et de classique qu’on pourrait qualifier de « muzak ». Notamment à l’écoute de « Love On The Trail », sorte d’instant méditatif qui évolue vers un menuet pop sautillant (Glam ?) sur lequel trois invitées aux cordes apportent un côté sensuel qui nous convie ensuite à la rêverie. Chacune des interventions de ce trio aura le même effet. J’en reviendrai encore une fois au « jazzy glam » en évoquant un titre tel que « Blackout » sur lequel intervient la chanteuse berlinoise Kid Be Kid, avec une partition au piano entre jazz et un petit côté Sparks ! Ce titre pop jazzy dansant est assez racoleur ! Mais sur la grande majorité des compositions, Simon Denizart promène ses doigts avec beaucoup de dextérité sur les touches aiguës du piano. Cela virevolte, se feutre, se lance dans des envolées classiques, voire cinématographiques (« In My Head »). Cette musique semble superficielle, mais en même temps, elle convainc et on accroche. Ce contraste fait partie du style de ce pianiste dont un autre aspect original à sa musique est apporté par les efficaces percussions d’Elli Miller Maboungou. Etonnant, car sous l’aspect désuet de son œuvre, Simon Denizart projette des sons spécifiques, s’ancre dans une partie musicale de notre époque et de ce fait devrait séduire un large public.