Dinant Jazz : les moments forts de l’édition 2024
Chris Potter © Hugo Lefèvre
Le sommet du sax au Dinant Jazz pour une édition d’anthologie. Avec le géant américain du sax-ténor Chris Potter, on devait s’attendre au meilleur du jazz : ce fut le cas !
Grisaille le vendredi, pluie le samedi, plein le soleil le dimanche, on a vu un ciel de toutes les couleurs à Dinant ce week-end. Sans troubler le plaisir d’un nombreux public venu les trois jours partager la musique dans une ambiance sympathique au grand bonheur de Jean-Claude Laloux, directeur du festival: « Que dire de plus quand on regarde ce qui se passe autour de nous ? Regardez ! Voilà Chris Potter qui est au milieu des spectateurs, on ne voit ça nulle part ailleurs, les artistes se mêlent au public, dans une ambiance détendue. »
Citer un temps fort lors de cette édition est un exercice bien compliqué : Stefano di Battista qui voyage dans le répertoire italien avec « L’Americano », « La Vita è Bella » sans oublier Paolo Conte et « Caruso » qui fera dire au saxophoniste : « Je pensais que l’audience la plus chaude est brésilienne. Mais non, elle est belge ! » Que dire du parrain Chris Potter qui avec Lionel Loueke, John Patitucci et le fabuleux Jonathan Blake, reprend la musique de son album « Eagle’s Point » pour un dernier concert de sa tournée européenne : ovation debout samedi à 23h30 !
La présence du saxophoniste numéro 1 a incité Jean-Claude Laloux à organiser un « sax summit » dans la cité d’Adolphe Sax : Potter et di Battista étaient rejoints sur scène par Lionel Belmondo, Sophie Alour et Stéphane Mercier accompagnés par Eric Legnini, Thomas Bramerie et Dré Pallemaerts. Le répertoire a fait revivre les grands noms du sax : « Body and Soul », souvenir de Coleman Hawkins, Wayne Shorter, Yusef Lateef dans la décontraction la plus complète : que dire du signe de croix de Stefano di Battista qui enchaînait son solo après celui de maître Potter ! A Dinant, les musiciens ne se prennent pas au sérieux, ils s’amusent.
Avec le quartet de Maxime Blésin, le festival avait débuté sur des accents pop avec de jolies mélodies du guitariste avant de s’envoler sur des thèmes plus funky où les sonorités à la Scofield emportaient le public. Quelle belle prestation aussi que celle du Dinant Jazz Orchestra qui a invité la saxophoniste française Sophie Alour. Sans oublier l’ouverture traditionnelle du festival avec les vainqueurs du concours « Jeunes Talents » de l’année passée emmenés par Maël Mercier et Rutger Mathys : leur quartet a bien mûri en un an et nous a offert un concert digne de la scène dinantaise. Voilà une attention pour les jeunes qui fait aussi partie de l’ADN du festival : le concours 2024 a récompensé le Jonathan Hes quartet qui fait briller la tradition sur des compositions originales : à découvrir l’an prochain en ouverture de festival !
