Resolution 88 : Vortex
Lorsque le jazz-funk instrumental est évoqué, il nous vient souvent l’image d’un groupe imposant. C’est loin d’être le cas avec le quatrième album de Resolution 88, un quatuor anglais uniquement composé d’une section rythmique, d’un percussionniste et d’un claviériste/leader Tom O’ Grady, crédité à une quinzaine d’instruments. Beaucoup de claviers et boîtes électroniques dont voici quelques exemples destinés aux spécialistes : piano Rhodes, clavinet Hohner, ARP Odyssey, Oberheim Four Voice, synthétiseurs polyphoniques, mellotron M400 et d’autres « effets » issus de chez Novatron, Roland ou Fender…. Influencé par Herbie Hancock, Toby Smith (Jamiroquai) et les productions seventies des « Mizell Brothers », le chef d’orchestre et compositeur Tom O’ Grady décline aussi son jazz funk vers d’autres sphères. Ainsi la plage d’ouverture « The Boss From Boston » se tisse autour d’une belle prestation du bassiste, Tiago Coimbra, dans un style proche de Marcus Miller. Suivent quelques plages plus proches du space-funk avec envolées célestes, rythmique plus lente et influence Hancock évidente. Avant que la machine plus jazz tonitruant, groovy, ne se positionne sur des titres comme « Shriffty » ou la plage titulaire. Morceaux, comme d’autres, renforcés par la présence de Tom Smith, un invité aux saxophonex ténor et soprano, mais aussi à la clarinette basse, qui n’apporte que de belles éclaircies à chacune de ses interventions. L’album se termine par la version chantée de l’instrumental « Love Will Comes Around » proposé auparavant. C’est à la chanteuse Vanessa Haynes (du groupe anglais de jazz-funk Incognito) que revient l’honneur de poser ses cordes vocales sur une version sirupeuse, crooneuse et soul d’une version sans réelle valeur ajoutée. La pochette, illustrée par un artiste japonais, est aussi un hommage à celle de l’album « Flood » d’Herbie Hancock. Décidément, on n’en sort pas de Hancock !