Machtelinckx, Gouband, Leroux & Rasten : Porous Structures II

Machtelinckx, Gouband, Leroux & Rasten : Porous Structures II

Aspen Edities

Voici la suite de « Porous Structures » publié en 2019, mais avec un quatuor modifié. Le principe et l’identité sonore sont conservés mais légèrement adaptés. Bert Cools et Joachim Badenhorst ont été remplacés par Frederik Leroux et Fredrik Rasten. Avec Ruben Machtelinckx toujours présent, cela fait trois guitaristes au total, tous sur leur instrument acoustique à cordes d’acier. L’aspect mélodique, autrefois apporté par Badenhorst, a plutôt disparu, mais l’essence de l’ensemble est préservée. Le percussionniste Toma Gouband est resté à bord. « Porous Structures II » contient trois « compositions instantanées » réparties sur les deux faces du vinyle. Les cordes caressées de manière cassante et les matériaux de percussion spécifiques, en l’occurrence des galets, sont déplacés ou touchés avec prudence. C’est l’amorce craintive de quelque chose qui attend de se produire. Une manière de développer la tension dans la chanson qui occupe toute la face A (« In My Earliest Memory I See Trees »). Des changements prudents et réfléchis, même s’ils sont minimes, créent une ambiance particulière. Ce sont clairement des maîtres du contrôle des détails qui créent ainsi leur propre micromonde. Seul élément supplémentaire, l’ajout de bulles à quelques rares moments.

La face B débute dans une ambiance modifiée. Pour « Falling Forward Becomes A Walk », ils ont recours à un schéma beaucoup plus rythmique et répétitif, où certains parallèles avec la tradition indonésienne du gamelan ressortent. Comme le titre le laisse paraiîre, la vitesse ralentit vers la fin, fournissant l’impulsion appropriée pour l’apaisé et contemplatif « Void Of Narration ». Un titre peut être inapproprié, car il y a bien une histoire ici, par l’utilisation de cymbales qui amplifient l’arc de tension des cordes.

Fidèle à la tradition, la pochette est très artistique. Cette fois, il s’agit d’un travail de l’artiste suédois et musicien de jazz Jockum Nordström, à qui l’on doit également le collage et le dessin à l’aquarelle de l’encart supplémentaire. Même les étiquettes du disque sont les détails d’une œuvre qu’il a dessinée. La citation traditionnelle qui accompagne chaque album d’Aspen a été empruntée au poète italo-argentin Antonio Porchia, connu pour son œuvre « Voces/Voices ». Le clip qui forme le teaser s’y adapte.

Les éditions précédentes ont, à juste titre, été rapidement vendues. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

En partenariat avec Jazz’Halo

Georges Tonla Briquet
Traduction libre : Luc Utluk