Arild Andersen : Landloper
Il a quatre-vingt-deux ans et joue depuis le début des années 90 avec les plus grands : Sonny Rollins, Sheila Jordan, Paul Bley, John Taylor, Bill Frisell, et bien sûr Jan Garbarek. Son premier album solo vient de sortir chez ECM et c’est une petite merveille. Court, trop court (un peu plus de trente minutes de musique) diront certains, mais intense, tellement intense diront tous les autres : vingt-sept minutes de concert en public en juin 2020 lors du Victoria National Jazzscene à Oslo, et une pièce de 6:40’ enregistrée en studio avec loops et effets sur une composition de Ra-Kalam Bob Moses qui vous fait d’emblée entrer dans un univers sonore à la fois riche et poétique. Lors du concert live, Arild Andersen reprend deux thèmes de sa période en trio avec « Dreamhorse » et « Mira ». Introduit dans un court medley avec « Ghosts » d’Albert Ayler et « Old Stev », un traditionnel norvégien, « Landloper » est un petit bijou dynamique et percussif. Un classique ensuite « A Nightingale Sang in Berkeley Square » tout en intimité. Puis, le moment de grâce de l’album avec un medley sur « Lonely Woman » qui embrasse le sensible « Song for Che » de Charlie Haden. Le concert est court – on est en pleine période covid – mais d’une intensité qui vous prend aux tripes et qui vous plonge dans l’univers d’un musicien d’une musicalité hors norme.
Nous aurons l’occasion d’en discuter avec lui prochainement…