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Jakob Dinesen : Slow Flow
Pour son nouvel album, « Slow Flow », le saxophoniste ténor danois Jakob Dinesen se présente comme un ambassadeur de la paix autoproclamé. Avec une instrumentation quelque peu inhabituelle composée d’un violoncelle, de djembés, claviers, basse et batterie, son objectif premier est de rapprocher l’Afrique et l’Europe. En tant que musicien, Dinesen a eu l’occasion de parcourir une partie du monde, jusqu’en Thaïlande et Cuba. Il a ainsi croisé le chemin de Kurt Rosenwinkel, Paul Motian, Steve Swallow, Jakob Bro, Tony Allen et Eddie Gomez. Sa femme est originaire d’Afrique, ce qui lui a permis de découvrir cette culture de plus près. Une partie de ce passé apparaît dans « Slow Flow », où il associe immédiatement les instruments acoustiques et les synthétiseurs analogiques. Un programme qu’il développe habilement avec Anders Filipsen (claviers), Anders Christensen (basse), Nils Bo Davidsen (violoncelle) et Salieu Dibba (djembé, percussions).
Le morceau d’ouverture « Downside Up » contient d’emblée tous les éléments qui caractérisent le disque. Les méandres du saxophone ténor se mêlent organiquement aux percussions légères du djembé, avec un paysage sonore semi-acoustique en arrière-plan. Il combine magnifiquement la mélodie et le rythme, comme le yin et le yang de l’un et de l’autre. Au passage, Dinesen rend hommage à certains de ses grands inspirateurs comme Yusef Lateef (« Yusef »), Wayne Shorter (« Waynism ») et Coleman Hawkins (« Night Hawk »). C’est sa façon de relier passé et présent dans le jazz. Dans son rôle de partisan de la paix, Jakob Dinesen est clairement quelqu’un qui encourage la négociation et la réflexion. Les expressions radicales ne lui sont pas familières. Pourtant, il introduit dans sa musique suffisamment d’éléments qui arrêtent le temps et invitent à réfléchir.
Traduction libre : Luc Utluk