BAUN : Beginnings

BAUN : Beginnings

Autoproduction

Certains musiciens semblent curieux de tout, osent le grand écart entre les styles et multiplient les associations. Souvent avec une belle aisance et de manière talentueuse. C’est le cas de Soren Baun (aka BAUN) un pianiste chanteur et compositeur qui nous vient de Copenhague et qui a déjà officié dans de nombreux projets. Notamment Acoustic Lounge (un groupe de reprises jazzy qui vont de Carlos Jobim à Pharell Williams), Baun On Beatles (pas besoin d’un dessin), Subnesia (un duo), Touché (un ensemble jazz vocal) sans oublier son propre septet nommé BAUN Big. Il nous propose avec « Beginnings » son premier LP en solo, inséré dans une magnifique pochette gatefold glacée. Un album qui comprend onze titres de sa composition et pour lesquels il a écrit les paroles, s’est chargé des arrangements des voix, des cuivres et des cordes, et ce ne sont pas moins de 25 musiciens qu’il a invités pour le seconder. Lui se chargeant de la voix, de jouer d’un piano à queue, d’un droit, du glockenspiel, de percussions et de toute une série de claviers, notamment les Fender Rhodes et le Wurlitzer. Sans oublier toute une panoplie de synthés vintage : Oberheim, Juno60, Prophet V ou Moog qui vont nous donner parfois une délicieuse impression de « daté ». BAUN nous emporte au fil des titres dans un univers d’easy listening jazzy-pop, sur d’autres, dans des chansons funky, soul, groovy avec cuivres (« I Wanna Be Your Man »). Il opte aussi pour les ballades jazzy tout en douceur (« Living In Your Mind » et « Everyday »), invite un efficace harmoniciste sur deux plages, nous surprend avec un talkbox évoquant les seventies, mixe le jazz et la funk d’une manière délicate, voire pop (« The Mask ») et nous invite sur le dancefloor avec le remuant « The Sound ». Le tout faisant de ces « Beginnings » un album chaleureux, incluant quelques mélodies catchy, d’efficaces prestations au piano, de belles voix et dont le style principal, ce mix de jazz, de soul, de funk et de pop nous évoque les univers de Jamiroquai, Stevie Wonder, Earth Wind and Fire ou Level 42. Ces beaux « débuts » sont à la fois ravissants, ciselés et enthousiastes.

Claudy Jalet