Ambre Ciel : Still, there is the sea

Ambre Ciel : Still, there is the sea

Gondwana

Depuis qu’il a trouvé refuge dans l’imagination fertile de Matthew Halsall, soit dix-sept années déjà, le label Gondwana nous a présenté une très belle palette multicolore sur laquelle le corps et l’esprit ont construit leur nid ouaté. Outre ses propres productions méditatives, le trompettiste mancunien y a accueilli quelques artisans du renouveau jazz (le Portico Quartet en tête…), mais aussi quelques spécimens des dorénavant traditionnels duos clavier / batterie au rang desquels figurent les Londoniens Kessoncoda et les Danois Svaneborg Kardyp (tous deux invités au dernier Leuven Jazz Festival). Ajoutons-y une touche néo-classique avec Hania Rani dont le succès (dès le solo piano de départ) contribue très certainement à la reconnaissance internationale du label. C’est sur cette voie-là, une pop rêveuse et aérienne influencée par la musique classique minimaliste, que s’engage la nouvelle recrue de Gondwana, la Montréalaise Ambre Ciel (Jessica Hébert sur les registres de population). Ambre Ciel… Ce patronyme suggère la rêverie et la couleur trouble qui caractérise les meilleures bières. « Still, there is the sea » constitue son premier album. Un premier essai courageux qui rassemble autour de sa voix fragile et de son piano discret quelques vents légers et les cordes du FAMES Skopje Studio Orchestra. Il faudra ainsi accepter l’évasion par la beauté (ce qui peut repousser certains…) et se dire que cet album chimérique est, quoi qu’en pense sa génitrice, dépourvu de toute imperfection.

Yves Tassin