Mario Ponce-Enrile : From This Moment On

Mario Ponce-Enrile : From This Moment On

Jazz Family

Premier album pour ce chanteur d’origine philippine. Il a été élaboré à Paris et enregistré aux Etats-Unis. Sur huit reprises et accompagné d’un trio qui inclut Stefan Vasnier au piano, Frédéric Sayag à la contrebasse et Keith Balla à la batterie, Mario rend hommage à des standards du jazz allant des années 1920 aux années 1950. Pas vraiment de grands classiques, bien que la plage titulaire de Cole Porter soit relativement connue, mais plutôt un choix qui s’est porté vers des raretés, des chansons de Broadway, des compositions de Léo Robin et Richard Whiting entre-autres et que le groupe a revisitées tout en maintenant des sonorités assez roots, donc foncièrement inscrites dans une époque révolue. En général, il s’agit de ballades agréables, tendres, douces sur lesquelles le trio propose de beaux arrangements intimes, chaleureux, qui mettent la voix de Mario bien en évidence. Le disque a été enregistré au Van Gelder Studio du New Jersey dans la salle principale surnommée The Chapel. Elle possède une acoustique unique ainsi qu’une réverbération naturelle et semble prédestinée aux sessions vocales de jazz, même si le chanteur se trouve dans une pièce séparée et que les trois musiciens jouent dans « la chapelle ». Depuis son enfance, Mario a toujours chanté au sein de chorales, de chœurs d’enfants (il a même accompagné Nana Vasconcelos à cette époque pour une tournée européenne). Puis il a étudié la batterie, rencontré Steve Grossman qui l’a encouragé à se perfectionner à Paris auprès du batteur George Brown. Il collabore par la suite avec de nombreux musiciens européens avant de se lancer dans ce premier album en tant que leader et surtout chanteur. Et cela fonctionne bien, mais il est nécessaire d’avoir un penchant, une pointe de nostalgie pour ce jazz des débuts. Un jazz qui swingue délicatement, qui possède des touches bluesy, de crooner et qui devrait plaire aux fans de Dean Martin, de Frank Sinatra, de Tony Bennett voire de Michael Bublé. Cet album est agréablement nostalgique, met en valeur un magnifique pianiste et une efficace section rythmique dont le batteur a reçu l’aval d’un petit solo au sein de la plage titulaire. Et au final, je constate, presque surpris, que j’ai vraiment apprécié ce bond vers le passé.

Claudy Jalet