A Murder In Mississippi – Reverie
Ils sont originaires de Gand, mais donnent l’impression d’avoir grandi dans le delta du Mississippi. Leur nouvel album, « Reverie », est à nouveau un solide exemple de musique traditionnelle avec sa source d’inspiration se situant dans les états du sud des States. Le temps s’est arrêté un instant pour les six membres de A Murder In Mississippi lorsque Tiny Legs Tim est décédé. Cette légende du blues, qui a apporté un nouvel élan au genre en Belgique, était leur mentor pour leur album très personnel, « Hurricana » paru il y a deux ans. Comme Tim De Graeve aka Tiny Legs Tim l’aurait décidé, ils se sont relevés et sont repartis barouder sur les « blue highways » et de petites routes de campagne, ce qui a donné ce « Reverie ». Tout de suite, on embarque et on choisit sa place dans le « Black Train », ainsi débute l’album. L’atmosphère est posée, sans délai. On s’imagine immédiatement dans le décor du film « O Brother, Where Art Thou ». Le premier moment fort où ce cheval d’acier passe est « Highfield Lane ». Ici, une autre référence cinématographique surgit naturellement, à savoir celle de « Dueling Banjos » de « Deliverance ».
En cours de route, bien sûr, les personnages les plus colorés apparaissent. Parmi eux, une « femme fatale » comme « Mary Lou ». Puis des aventuriers, des vagabonds et des prêcheurs de tous horizons auxquels le prédicat « Midnight Roller » convient parfaitement. « Banjer City » est encore un autre arrêt légendaire où l’alcool coule à flots. Et ainsi apparaît soudain « a ghost on the bottom of the barrel ».
C’est merveilleux d’entendre comment le sextuor accorde aux compagnons de voyage un peu de repos entre toutes ces agitations western, avec une petite chanson de teinte folklorique « Whirlwind » et le blues lent et pénétrant de « Kingfisher ». Pour un peu plus tard, rechercher un obscur chapiteau sous lequel on danse et de lancer « Saturday night fever » en version bluegrass sur les tonalités country-billy rock de « Black Cats Dance In The Barn ». Ceux dont l’endurance n’est pas suffisante peuvent se tourner vers un « Medecine Man » bien spécial pour obtenir les pilules adéquates. Avant, au petit matin, d’embarquer en titubant dans le train vers la prochaine ville et sa vie nocturne (« Bright City Lights »).
Ceci grâce aux guides et conteurs-nés, Leander Nelson Vandereecken (chant, guitare), Mirthe Vandereecken (chant, percussions), Stijn Bontinck (contrebasse, mandoline, chant), Lore Heyerick (banjo, chant), Alexandra Van Wesemael (violon) et Dieter Vanhede (piano, chant), rejoints en cours de route par Werend Van Den Bossche, une clarinette sous le bras. Un voyage idéal pour découvrir les personnages, les décors et la richesse musicale de la culture bluegrass et les styles country et western swing qui y sont associés. Réservez votre billet en première classe sous la forme d’un disque vinyle de couleur marbre bleu glissé dans une magnifique pochette dépliable avec des illustrations adaptées de Costin Chioreanu qui avait déjà réalisé un travail similaire pour My Dying Bride et Paradise Lost. All aboard !
Traduction libre : Luc Utluk