
A Plane to Catch : Soul Piece
J’aime beaucoup le nom de ce groupe. C’est original, ça claque, ça présage une certaine tension… finalement peu perceptible ici. Ce sextet a beau prendre son envol depuis le Danemark, c’est d’emblée vers les contrées de l’Afrique de l’Ouest que l’on se dirige, celles d’où proviennent Mulatu Asastke et Fela. Pas longtemps… A notre regret, faut-il le préciser ? Mais la suite ne manque (parfois) pas d’intérêt. Le groupe a décidé en effet, un an après avoir publié son premier album « Moko Jumbie », de s’approvisionner pour celui-ci auprès de différentes épiceries qui ouvrent tard la nuit. Elles ont pour noms « le jazz », « le funk », « l’éthio-jazz » ou encore « la soul ». Et on ne roule pas ces pilotes-là dotés d’un savoir-faire indéniable ! Ça vole en toute quiétude, le moteur ronronne, aucune fausse manœuvre notoire… Pour tout dire, la piste d’atterrissage est parfois un peu trop lisse ! Le carnet de bord, quant à lui, propose d’excellents moments : « Bamako Convention Center » au titre évocateur, « Le Chief », dans la même veine avec ses cuivres efficaces ou l’introduction James-Brownienne de « Mr. Well Dressed ». Par contre, nous sommes moins séduits lorsque le tempo ralentit ou lorsque le groupe choisit la direction d’un funk et de ballades un peu prévisibles. Néanmoins, avec ses guitares « cot cot » travaillées à la wah-wah et son groove général pertinent, « Soul Piece » demeure un album recommandable. Embarquement immédiat porte 4 !