Adam Ben Ezra : Heavy Drops
Le multi-instrumentiste/contrebassiste/compositeur/professeur Adam Ben Ezra, phénomène à part entière, propose à l’auditeur averti une approche atypique de son instrument de prédilection… la contrebasse ! Concevoir à partir de ce seul instrument, juste accompagné de la batterie et des percussions (Michael Olivera Garcia), et ce pour renforcer la section rythmique, est une réelle gageure et donc un chemin semé d’embûches. Et pourtant, l’artiste relève haut la main ce défi, en créant une musique effectivement hors des sentiers battus, mais finalement attractive pour des oreilles attentives et l’ouïe aiguisée d’un puriste. Moi-même amateur depuis toujours du travail à la basse électrique, je vous avoue avoir adoré cet album, qui lui aussi renvoie des accords et donc des sons, très souvent chargés de funk. Le rendu à la contrebasse est ici remarquable, justement diversifié grâce à un jeu créatif, voire inventif, qui ouvre les portes de l’expérimentation ou peut-être de l’improvisation. Original, contemporain et quelque part d’avant-garde tout en restant fluide, le résultat musical nous ramène malgré tout aux fondements du jazz et du funk, grâce à une multitude de sonorités caractéristiques. Il faut dire que les percussions, les nappes de synthés comme les interventions de la flûte complètent parfaitement le tableau sonore, découlant sur une orchestration équilibrée et cadrée. Le virtuose Adam Ben Ezra nous offre une autre vision de la contrebasse, à travers son laboratoire sonore, et donc, sa propre interprétation souvent inventive de son instrument de prédilection. Une vraie découverte !
