Adèle Viret Quartet : Close to the Water
Lézards Inouïs / L’autre distribution
Adèle n’a que vingt-cinq ans. C’est dire que tout doit sembler être un peu neuf pour elle. Née en France dans une famille de musiciens et ayant décidé de rallier Bruxelles afin d’y poursuivre ses études de violoncelle au Conservatoire, la jeune femme découvre peu à peu « le métier ». Notamment à l’invitation de ceux qui l’ont découverte, comme Magic Malik et Fabrizio Cassol (elle a rejoint Aka Moon sur scène lors d’un concert célébrant le trentième anniversaire du groupe). Depuis un an environ, Adèle Viret s’est lancée sur une voie plus personnelle qui prend la forme d’un quartet, ce qui lui permet, pour la première fois, de présenter ses propres compositions au public. Un quartet qui impressionne les jurys, qui obtient des récompenses et même une bourse (la bourse FoRTE décernée en France aux talents émergents) qui lui a permis d’enregistrer « Close to the Water » sous le regard observateur de Vincent Peirani.
Un an après l’EP numérique « Esquisses » (dont les trois titres figurent au répertoire ici), cet album nous arrive avec de nouvelles compositions de la violoncelliste, souvent empreintes d’une mélancolie à laquelle son instrument s’accorde volontiers. Peut-être est-ce dû au fil rouge tendu d’un bout à l’autre du disque ? La Mer… Ou plutôt les mers… Celles qui bordent les côtes méditerranéennes comme celles de Bretagne, voire de Scandinavie, tant les magnifiques complaintes d’Oscar Viret à la trompette nous rappellent parfois les solos d’Arve Henriksen… La Mer dont s’est inspirée Adèle pour donner un titre à quelques-unes des neuf pièces de l’album (la plage titulaire, mais aussi « Choral for the Sea », « Courbes », « Horizons »,…). La Mer pour son côté apaisant et méditatif, loin d’une forte houle et des avis de tempête.
Bien aidée par ses complices (le duo inséparable Wajdi Riahi + Pierre Hurty auquel s’ajoute le frère d’Adèle, Oscar Viret), la jeune musicienne nous étonne (nous épate) par la maturité musicale dont elle fait preuve et par la qualité de ses compositions qui évoquent aussi bien les eaux chaudes du Sud que la beauté glaciale des fjords du Nord.
En concert : La Jazz Station (Bruxelles), le 29 novembre et L’An Vert (Liège), le 30 novembre.
Voir aussi l’interview publiée dans JazzMania ce mercredi 9 novembre.