Aka Moon : Quality of Joy

Aka Moon : Quality of Joy

Outhere Music

Le moins que l’on puisse écrire, c’est que ces derniers temps, Aka Moon s’est accaparé l’actualité. Tout d’abord, et à juste titre, le trio n’en finit pas de commémorer son trentième anniversaire, à la Jazz Station, au Sounds Jazz Club ou encore aux Chiroux . D’autre part, Aka Moon a concrétisé un projet d’association momentanée avec le Brussels Jazz Orchestra qui a débouché sur l’organisation de trois concerts exceptionnels (Gand, Charleroi et Bozar)… Ce qui ne les a pas empêchés de remettre au goût du jour, à Huy, leur version élargie de l’ « Opus 111 » de Beethoven. Sans doute est-il temps aujourd’hui de se concentrer sur ce 24ème album, fruit de nombreuses réflexions et de nombreux travaux entrepris par Fabrizio Cassol durant le lockdown. Ici, le trio s’entoure d’une pléiade de musiciens réunis sous la bannière The Orchestral Constellation, ce qui lui permet d’enrichir sa palette sonore. On ne les citera pas tous (ils sont quatorze) mais quelques-uns : Adèle Viret, Claron McFadden, Jean-Paul Estiévenart, Amir ElSaffar, l’importantissime Bert Cools,… chacun ayant déjà participé auparavant à l’aventure Aka Moon.

Mettant « à profit » ces semaines d’inactivité – fait très rare dans son chef – Fabrizio Cassol a réinventé son saxophone en lui ajoutant une clé supplémentaire pour obtenir des fréquences particulières. Des centaines d’heures de travail auront été nécessaires pour en maîtriser une nouvelle technique et composer les sept longues plages de ce nouvel opus. Nonobstant, la marque de fabrique de ce trio essentiel du jazz européen demeure intacte. Un jazz électrique et dextère (écoutez le dialogue Galland / Hatzigeorgiou dans « You Know That Nobody Knows ») qui se nourrit de rencontres, qui puise son inspiration des vibrations qui entourent le trio, lequel nous le reproduit ensuite avec un supplément d’âme. Prouvant encore, s’il était nécessaire, qu’après trente années de vies communes, on peut encore apprendre l’un de l’autre. Essentiel !

Retrouvez l’interview de Fabrizio Cassol dans JazzMania.

Yves Tassin