aki : nader
Et voici un autre projet belge (anversois encore une fois) qui fait parler de lui en Flandre. aki (en minuscule dans le texte) sort son troisième enregistrement après deux mini albums sortis en 2020 (« Warme dagen ») et en 2021 (« Niobe »). Les musiciens sont jeunes : autour de la batteuse Anke Verslype (leader et compositrice de pratiquement tous les titres), le groupe se compose de Willem Heylen (guitare), Ruben de Maesschalck (basse électrique), Marjolein Vernimmen (harpe) et, nouveau venu sur ce disque, l’expérimenté clarinettiste Joachim Badenhorst. Douceur, intériorité, sérénité, harmonie : comme le suggère la jolie pochette, voici quelques mots qui peuvent définir la musique d’aki, avec une attention particulière mise sur la mélodie et la cohérence entre les musiciens plutôt que sur leurs capacités individuelles. J’ai eu l’occasion de les voir récemment à Louvain et cette impression se confirme sur scène : très peu de chorus au profit d’une musique d’ensemble équilibrée. On pourrait presque parler de musique minimaliste. Le fait d’avoir un clarinettiste, un guitariste et une harpiste dans le groupe permet de multiplier les couleurs, sans jamais sortir d’un cadre rassurant, quasi mélancolique. C’est d’ailleurs un petit reproche que l’on peut faire à ce disque : on peut avoir une impression d’uniformité dans sa sagesse, un travail extrêmement appliqué, mais dénué de toute fulgurance. Peut-être aussi est-ce sa force : en ces temps de grande frénésie, une place pour l’apaisement et l’introspection est sûrement la bienvenue.