Alba Obert: Kaleidoscope
Alba Obert est une violoniste compositrice française. Sur ce premier album, la jeune musicienne chante également, en français, sur quelques titres. Elle est accompagnée d’un trio batterie, basse, piano et à plusieurs occasions, un guitariste électrique vient compléter la formation. Tout au long de l’album elle nous démontre sa virtuosité mais aussi son intérêt pour différents styles musicaux. La singularité d’Alba c’est aussi son aisance à briser les codes du violon purement jazzy. Et elle ne se refuse pas une belle variation de ce jazz en y intégrant du manouche (« La terre est plate »), du classique, du jazz-rock imposant, quand elle ne mélange pas le tout comme sur le très efficace « Fenêtre sur le puit ». Alba affectionne et cite Björk et Thom Yorke de Radiohead comme références et certaines compositions, certains passages, certaines vocalises en témoignent. Mais de Stéphane Grappelli à Jean-Luc Ponty, vu l’instrument en commun, il y a aussi quelques rapprochements que l’on peut aisément établir. Elle laisse également beaucoup d’espace à son excellent pianiste Gaspard Berton. De nombreuses introductions proches de l’univers de la musique classique lui sont dues. Par après, et régulièrement, les rythmes deviennent plus fougueux. Notamment sous l’ascendant de la section rythmique, mais au décompte final, c’est la maestria de la violoniste qui emporte le tout. Et selon la formule souvent rabâchée, je conclurai par « de beaux débuts ».
